Archives pour la catégorie Littérature jeunesse

Écoute…

Au début de ma lecture, ce roman pour ados de la toute nouvelle série L’orphelinat des âmes perdues n’annonçait rien de vraiment palpitant.
Dans le prologue, on découvre quatre jeunes filles dans un lycée qui sont en fait des fantômes. L’une se rebelle plus que les autres face à l’autorité.
Dans le premier chapitre, on reste dans un univers d’ados similaire. Cette fois-ci, on suit un groupe de jeunes rockers. Le manque de cohésion au sein du groupe crée des conflits. On nous sert tout le cadre habituel qui va avec. Bref, un ramassis de clichés pour adolescents.
Petit à petit, sans qu’on s’en rende compte, on bascule dans une ambiance à la Stephen King et là ça devient intéressant et très prenant.
Rendu à l’épilogue, on comprend mieux le début, quoique je garde certaines réserves. Le lien sera peut-être plus évident au fur et à mesure que la série avancera.
Écoute… plaira sans aucun doute aux adolescents en quête de lecture à sensations.

Palmares 2007: littérature jeunesse

Pour parfaire l’éducation de Jules, pour votre plaisir ou par simple curiosité, voici donc mon palmares de littérature pour la jeunesse de l’année qui vient de s’écouler.
1. Le combat d’hiver de Jean-Claude Mourlevat (Gallimard jeunesse)
2. Le choix d’aimer de Malorie Blackman (Milan macadam)
3. L’affaire Jennifer Jones/Judy portée disparue de Anne Cassidy (Milan macadam)
4. La fille du Docteur Baudoin de Marie-Aude Murail (École des loisirs/Médium)
5. Le royaume de Kensuké de Michael Morpurgo (Folio junior)
6. La mandragore de Jacques Lazure (soulières)
7. Le soleil de Carla de Camille Pouzol (Hachette/Planète filles)
8. Molly Moon tome 1 et 2 de Georgia Byng (Livre de poche jeunesse)
9. Le souffle de la hyène de Pierre Bottero (Rageot)
10. La saga du grand corbeau de Sharon Stewart (Boréal inter)

Prix TD 2007

En 2005 et 2006, j’a ieu la chance de faire partie du jury francophone pour l’attribution du livre jeunesse le plus remarquable de l’année chapeauté par la généreuse Banque TD. Je dis généreuse car TD offre une bourse de 20 000$ au lauréat et les autres finalistes se partagent 10 000$.
Cette année, tout comme je le fais avec le Prix des libraries du Québec, j’observe tout le processus de l’extérieur avec beaucoup d’intérêt et de plaisir.
Pour cette troisième attribution du Prix TD, les finalistes sont les suivants:
Le Chat du Père Noé, Editions Hurtubise HMH
Texte : Daniel Mativat
Frisson l’écureuil, Editions Scholastic
Texte et illustrations : Mélanie Watt
Les Enfants de l’eau, Editions de l’Isatis
Texte : Angèle Delaunois, Illustrations : Gérard Frischeteau
Hush ! Hush !, Editions Hurtubise HMH
Texte : Michel Noel
L’Envers de la chanson : des enfants au travail 1850-1950
Editions Les 400 coups, Texte et photos d’archives : André Leblanc
En consultant la liste, ma première réaction a été négative. À part Frisson l’écureuil, à qui je prédis la palme, les autres titres ne me disaient pas grand chose. Après coup, je me suis rappelé tout le processus d’attribution du Prix et la longue journée de délibération épuisante qui mène au couronnement du gagnant composé d’un jury aux goûts parfois diamétralement opposés, et je me suis dit que leurs choix étaient légitimes.
Je dois avouer que j’étais certain que La vie bercée, le magnifique poème à la vie d’Hélène Dorion et Janice Nadeau y figurerait. Je dois aussi avouer que je n’ai pas lu l’ensemble de la production 2006 comme le font les membres du jury.
La morale de cette histoire: il est facile de juger un Prix lorsqu’on ne s’y trouve pas soi-même impliqué.
La grand gagnant sera dévoilé dans deux jours. C’est donc à suivre!
À noter qu’en 2005, c’est François Barcelo et Anne Villeneuve qui l’ont remporté avec Le nul et la chipie publié chez soulières et c’est François Gravel et Pierre Pratt qui l’ont mérité en 2006 pour David et le salon funéraire paru chez Dominique et compagnie.

Le combat d’hiver

Ce roman de Jean-Claude Mourlevat m’a été fortement conseillé par Anne-Laure Bondoux, une auteure jeunesse que j’affectionne particulièrement (il faut lire La Princetta et le capitaine, le meilleur roman d’aventure que j’ai pu lire au cours des dernières années). Pour Le combat d’hiver , j’ai bien fait de suivre ses conseils, car elle m’a fait découvrir un grand roman jeunesse!
L’histoire débute dans un orphelinat pour jeunes filles où les règles sont très strictes. Évidemment, toutes rêvent d’une vie meilleure. Jusque là, c’est conventionnel mais tellement bien écrit qu’on est touché par leurs tristes destins. Rapidement, le roman bascule vers autre chose. On est en territoire occupé et on découvre alors un peuple opprimé sous le joug d’une faction qui n’est pas sans rappeler certains régimes totalitaires. Le peuple tentera une libération, mais à quel prix? Ce long combat d’hiver ne sera pas une sinécure.
D’un chapitre à l’autre, par le biais de plusieurs personnages, on va de surprise en surprise en découvrant toujours une facette différente de cet environnement hostile. La grande réussite de cet excellent roman est l’ambiance que Jean-Claude Mourlevat a réussi à installer et à maintenir du début à la fin. Une ambiance grise, sombre, oppressante et parfois lugubre, mais avec certains éclaircis à l’occasion. Il y a beaucoup de profondeur dans ce roman et les situations et les émotions que vivent les personnages sont complexes et jamais prévisibles.
Malgré cet univers lourd d’après-guerre, Le combat d’hiver est un roman captivant et attachant. Même en vaquant à nos activités quotidiennes, on se surprend à porter en nous cet univers particulier et à vouloir le faire découvrir à tout le monde. C’est aussi toujours avec hâte qu’on en reprend la lecture pour mieux y replonger.
J’ai adoré ce roman et il se retrouvera certainement dans mes meilleures lectures de l’année. Merci Anne-L aure!
Le combat d’hiver, Jean-Claude Mourlevat, Gallimard jeunesse, 331 p.

Molly Moon et le livre magique de l’Hypnose

Je ne sais pas comment j’ai fait pour attendre aussi longtemps avant de lire ce premier tome mettant en vedette la sympathique Molly Moon, cette jeune orpheline qui rêve d’une condition meilleure. Il faut la comprendre: l’orphelinat où elle vit, dirigée par une espèce de marâtre, est une véritable prison.
Elle réussira à améliorer sa condition grâce à un manuel de l’hypnose écrit par un certain Monsieur Logan. Dès les premières leçons prodiguées par le livre en question, Molly Moon découvrira qu’elle est une élève plutôt douée. L’art de l’hypnose lui réussit à ravir et n’aura bientôt plus aucun secret pour elle. Elle parviendra facilement à ses fins et connaîtra la gloire et la richesse. Mais à quel prix? Un vieil escroc désire mettre la main sur le fameux livre unique qu’elle a en sa possession. Molly Moon n’a qu’à bien se tenir….
Évidemment, on reconnaît ce cadre typique à une certaine littérature jeunesse. Quand c’est traité de façon aussi originale, voudrait-on sans plaindre? Georgia Byng est une conteuse hors pair et nous entraîne dans un univers fantaisiste rocambolesque et trépidant. Elle a su créer des personnages colorés et entiers qu’on prend plaisir à aimer ou à détester. On s’attache beaucoup à cette Molly Moon, espiègle, intelligente et déterminée.
En plus, ce sont les enfants qui règnent en rois et maîtres dans cette histoire. Les adultes en prennent parfois pour leur rhume, mais c’est de bonne guerre. Tout pour plaire aux enfants. En ce sens, l’écriture de Georgia Byng rappelle celle de Roald Dahl.
Molly Moon et le livre magique de l’hypnose est un roman de pur divertissement. Plaisir garanti et jubilation assurée!
Molly Moon et le livre magique de l’hypnose, Georgia Bung, Livre de poche jeunesse (dès 10 ans)

David et le salon funéraire

David et le salon funéraire est un petit roman pour les jeunes lecteurs de 7-9 ans paru dans la collection roman rouge chez Dominique et compagnie. Écrit par François Gravel et illustré par Pierre Pratt, il relate la première expérience de David dans un salon funéraire. Sujet inusité extrêmement bien traité par Gravel et Pratt. Un tour de force compte tenu du sujet.
David et le salon funéraire s’est d’ailleurs mérité le Prix TD l’an dernier. Je faisais parti du jury.
Dernièrement, je reçois ce courriel de mon amie Marie-Hélène qui l’a découvert grâce au Prix:
Bonjour Éric,
Je viens de terminer David et le salon funéraire et je voulais te
dire que je l’avais adoré et Loïc aussi. J’avais commencé à le lire
seule, mais j’ai finalement décidé de le partager avec Loïc qui fut
très attentif et qui a posé des questions très pertinentes. La
thématique est très bien rendue, mais surtout, c’est une histoire à
lire en toute occasion, il ne faut pas attendre d’avoir un décès dans
la famille (c’est d’ailleurs probablement le pire moment pour le
lire!). J’ai maintenant très hâte de le conseiller malgré son titre
rébarbatif (ça fait une semaine que je le présente régulièrement et à
chaque fois on me fait une grimace!)
À bientôt
MHV

En tant que membre du jury, ça fait extrêmement plaisir de lire un tel commentaire. On a dû faire un bon choix, j’imagine!