L’Amérique et l’Afrique

Est-il vrai que Sarah Palin, au cours d’une entrevue, a hésité pour nommer les pays membres de l’Alena? Est-il vrai qu’elle ne savait pas que l’Afrique est un continent plutôt qu’un pays ou un regroupement de pays? Dans les deux cas, avec galanterie, je lui accorde le bénéfice du doute.

Mais les Français qui disent L’Amérique pour désigner les États-Unis savent-ils qu’ils confondent un pays et un continent ? Quand le président Bush dit America, comment faut-il l’interpréter ? Évoque-t-il l’évolution inéluctable de l’Alena ?

En 1776, les Treize Colonies deviennent les United Colonies puis, en 1783, les United States of America. À l’époque, leurs dirigeants ont cherché à donner un nom à ce nouveau pays, sans réussir. C’est resté United States of America jusqu’au jour où ils se sont rendus maîtres de toute l’Amérique ou ont cru l’être devenus. C’était il y a plus d’un siècle, Manifest Destiny aidant.

P.S. : Jusqu’à présent, le Mexique et le Canada, deux pays qui sont également des « états unis », ont au moins réussi à sauver leur nom.

Petite tournée d’automne express

Lus et appréciés :
Et je te demanderai la mer de Stéfani Meunier (Boréal): une écriture comme comme j’aime. C’est concis, simple et très senti. Une première incursion convaincante dans l’univers de cette auteure.
Anastasie ou la censure du cinéma au Québec de Yves Lever (Septentrion): un panorama complet de la censure au Québec des années 20 à maintenant. Intéressant et accessible. Un livre qui nous rebranche à notre fibre de cinéphile en nous redonnant le goût d’aller voir des films en salle.
Garden of love de Marcus Malte (Zulma) : une écriture éblouissante pour un univers complexe. Pour amateur de littérature un peu plus relevé.

Claude Gélinas remporte le Prix Jean-Charles Falardeau 2007-2008

C’est maintenant chose faite, Claude Gélinas s’est mérité le Prix Jean-Charles Falardeau 2007-2008 pour son livre Les Autochtones dans le Québec post-confédéral, 1867-1960.
Nous vous rappelons que ce prix est présenté par le Programme d’aide à l’édition savante (PAES) et il a été remis à monsieur Gélinas samedi dernier au Château Laurier à Ottawa. Il est attribué au meilleur livre subventionné par le Programme en sciences sociales
Claude Gélinas en est à sa troisième publication avec nous. En 2003. il a fait paraître Entre l’assomoir et le godendart. Le Gestion de l’étranger est paru en 2000.
Claude Gélinas détient un doctorat en anthropologie (Université de Montréal, 1998) et est professeur à la Faculté de théologie, d’éthique et de philosophie de l’Université de Sherbrooke. Spécialiste de l’histoire des populations amérindiennes du Canada et des Andes, il s’intéresse plus particulièrement, depuis 1994, à l’histoire sociale et économique des Atikamekw de la Haute-Mauricie. Ses recherches actuelles portent également sur les systèmes religieux autochtones.
Les éditions du Septentrion tiennent à remercier le PAES et à féliciter chaleureusement Claude Gélinas.

La séparation des pouvoirs

La choix du président par les parlementaires de l’opposition a soulevé la colère du premier ministre.Et pourtant. J’ai adressé au Devoir la lettre suivante qui n’a pas trouvé sa place parmi les opinions des lecteurs. Sans doute la résignation du responsable est-elle totale.

Le premier ministre et le président.

Monsieur Charest a été offusqué par la manière avec laquelle M. François Gendron a accédé à la présidence. Le leader du gouvernement, M. Fournier, a clamé son indignation. Comme ils sont tous deux tout à fait sincères, j’en déduis que le rôle fondamental dévolu à l’Assemblée nationale a été, depuis belle lurette, relégué aux oubliettes.

Avec les années, l’Assemblée nationale est tombée sous le contrôle de l’exécutif. Il est peut-être temps de rétablir les responsabilités du législatif et de l’exécutif et de profiter de la présence d’un gouvernement minoritaire pour renouer avec la séparation des pouvoirs.

L’assemblée des députés a la responsabilité de voter les lois et le budget. Les ministres sont responsables devant l’Assemblée nationale. Logiquement, l’assemblée devrait pouvoir examiner sérieusement les projets de loi soumis par le gouvernement, passer au crible le budget proposé et, le cas échéant, blâmer un ministre.

L’idéal est que le choix du président de l’Assemblée nationale et des membres du bureau soit celui des parlementaires sans intervention de l’exécutif. Ceux-ci ne sont pas consultés dans le choix des ministres et inversement le pouvoir législatif doit retrouver son autonomie pour jouer son rôle et regagner la confiance de la population.

Concrètement, l’élection du président et des membres du Bureau devrait toujours se faire à l’initiative du secrétaire général et par vote secret.

Dans notre régime politique, les pouvoirs d’un Premier ministre sont excessifs. Et ce, quel qu’il soit! C’est peut-être pour cette raison que, plus ou moins consciemment, l’électorat opte pour des gouvernements minoritaires. On appelle ça la sagesse populaire.

1er novembre 2008.

Dans le beurre

Voici une opinion du lecteur que Le Soleil a décidé de ne pas publier.

Dans le beurre

S’il faut en juger par l’article de Daphnée Dion-Viens (Le Soleil, 18 octobre 2008, intitulé « Le premier dictionnaire québécois en ligne »), les responsables de ce futur dictionnaire appelé le Franqus(!) n’ont pas consulté de dictionnaires « conçus à Paris » depuis belle lurette. Hélas, tous les exemples qu’ils donnent sont faux, sauf « fumer comme une cheminée » qui a été sacrifié au nom des campagnes antitabac.

Quiconque consultera un Petit Larousse illustré des années 2000 y trouvera cégep, traversier, brunante, solliciteuse et même l’expression « se mettre les pieds dans les plats ». La féminisation des noms de métiers ou de professions a été réalisée progressivement au fil des ans. Non seulement des mots québécois ont été introduits, mais également d’innombrables sens propres aux Québécois. À ce propos, je préfère la définition du mot bleuet dans le Petit Larousse que celle qui est annoncée pour le Franqus (!) : « une baie comestible produite par des espèces indigènes de l’est de l’Amérique du Nord ». Combien d’espèces indigènes produisent des bleuets ?

Aucun dictionnaire n’est parfait et le français est une langue bien vivante. Les auteurs de dictionnaires ne se reposent jamais. Pour leur part, les Québécois sont de grands consommateurs de dictionnaires et sans doute qu’ils se délecteront dans le Franqus(!). Pour en faire la promotion, ses responsables devront toutefois corriger leur tir. Leur meilleur argument sera certes le recours au corpus littéraire québécois. Larousse a choisi le champ encyclopédique, c’est là qu’il est imbattable.

Sur le terrain littéraire, Franqus (!) fera face au Petit Robert. Bonne chance !

À titre d’éditeur, je cherche à réduire la distance entre « le français standard d’ici » et le français international et je préconise des outils communs. Au lendemain du Sommet de la francophonie, le mot d’ordre n’est-il pas de défendre LA langue française ?

Denis Vaugeois, éditeur

1er novembre 2008.

Tutti frutti

Me voici, l’instant de quelques lignes, après une longue période de quasi-silence. J’ai quelques nouvelles, éparses, que je vous livrerai… éparses.
D’abord, un gros merci aux nombreuses personnes présentes à l’atelier de formation sur la révision linguistique le 21 octobre dernier. Une belle variété incluant des jeunes encore aux études, des travailleuses et travailleurs autonomes, ainsi que quelques réviseures salariées. J’ai pu associer quelques visages à des noms, et cela comme la rencontre furent des plus agréables.
Un mot sur FRANQUS. Bien que l’on continue d’annoncer, sur le site Internet de ce futur dictionnaire, sa parution dans sa version électronique pour octobre 2008, une participante de l’atelier nous a informés que le projet était retardé d’une année.
Un mot pour Venise, maintenant, dont je n’ai pas oublié la dernière demande : j’ai poursuivi ma recherche sur l’expression «Fou comme un balai» et j’ai trouvé une réponse à ce lien: http://www.sfohg.ca/fr/Comme_on_le_disait_dans_le_temps_104/items/12.html.
Enfin, un mot sur ma saga par rapport à Internet haute vitesse. L’expérience avec le modem sans fil de Rogers n’a pas été concluante. N’empêche que le service à la clientèle de cette entreprise, lui, est excellent. Je n’ai eu affaire qu’à des gens professionnels et bien intentionnés qui ont tenté de régler mon problème de diverses façons. Comme il s’agirait plutôt d’une difficulté de diffusion de l’antenne dans mon secteur, finalement, j’ai pu annuler mon contrat et j’essaierai bientôt de me brancher par satellite avec X-tranet. À suivre, mais si vous saviez comme j’ai hâte de mettre un point final à cette histoire!
Je retourne maintenant dans ma caverne, où il y a encore beaucoup de travail qui m’attend. J’espère en émerger bientôt (quoiqu’une travailleuse autonome ne devrait jamais se plaindre d’avoir du travail, n’est-ce pas?).

La politique américaine

En ce moment, le sujet chaud dans l’actualité est certes celui des élections présidentielles américaines alors que le 4 novembre prochain les américains iront aux urnes pour élire leur prochain président. C’est à ce moment que nous saurons qui de Barak Obama ou de John McCain dirigera cette puissance mondiale.
Si la politique américaine vous intéresse, si ce n’est déjà fait, je vous invite à découvrir ces ouvrages éclairants et accessibles que nous avons publiés sur la question :
En collaboration avec la Chaire Raoul-Dandurand
Le Duel: Les dessous de l’élection présidentielle américaine d’Élisabeth Vallet
L’Erreur: L’échec américain en Irak cinq ans plus tard de Charles-Philippe David, Karine Prémont et Julien Tourreille
Le 11 septembre 2001: cinq ans plus tard sous la direction de Charles-Philippe David
Les États-Unis d’Amérique: synthèse historique d’Albert Desbiens
Les États-Unis: Les institutions politiques de Claude Corbo

La recrue du mois

L’auteur d’Enthéos, Julie Gravel-Richard sera dès demain en vedette sur le site internet La recrue du mois.
Destiné à la relève québécoise en littérature, mois après mois ce site offre une vitrine de choix aux auteurs qui en sont à leurs premières armes dans le monde des lettres québécoises.
En octobre, Julie Gravel-Richard vivra ce que l’on pourrait appeler une traversée du miroir puisque, habituellement, elle fait partie de la composition des rédacteurs de cette plate-forme virtuelle. Ses consoeurs et son confrère ne voulaient sous aucun prétexte ignorer la première publication de l’une des leurs et ils ont fait le serment de dire toute la vérité rien que la vérité…
Demain, nous saurons si l’ensemble de l’équipe de La recrue du mois a aimé ou non le roman de Julie.
Nous vous rappelons que depuis sa sortie en librairie le 19 août dernier, Enthéos ne reçoit que des éloges de la critique et des lecteurs.
Reste donc qu’à se croiser les doigts!

La cité des jarres

Amateurs de la série Millénium, si vous ne connaissez pas les romans d’Arnaldur Indridason, courez chez votre libraire pour vous les procurer.
L’an dernier, j’avais lu La voix, le troisième de la série des enquêtes du commissaire Erlendur, et j’avais beaucoup aimé. Cette semaine, j’ai carrément dévoré le premier de la série La cité des jarres. C’est encore meilleur que l’autre.
Il n’y a pas de personnages aussi forts comme ceux qu’on retrouve dans Millénium, mais pour le reste, Indridason n’a rien à envier au talent de Larsson. Je dirais même que La cité des jarres est plus efficace car plus ramassé (le roman ne fait que 325 pages).
Inutile de vous en dire plus. Je vous laisse le plaisir de découvrir cette fascinante intrigue.
Si vous avez le goût d’une petite virée saisissante (et un peu glauque) en Islande, La cité des jarres vous attend.

Lancement du livre Plaisance Terre-Neuve 1650-1713

Le tout nouveau livre de l’historien Nicolas Landry Plaisance Terre-Neuve 1650-1713 sera lancé dans le cadre du Salon du livre de la Péninsule acadienne.
L’événement aura lieu
au Salon du livre
le vendredi 10 octobre 2008
à compter de 18 heures
au 155, rue DeGrâce, Shippagan
Véritable spécialiste de l’histoire des Maritimes, la réputation de Nicolas Landry n’est plus à faire. Après le succès de son livre Histoire de l’Acadie, qu’il a coécrit avec Nicole Lang, il s’est intéressé à celle de Plaisance, une colonie française au destin particulier.
Avant même toute tentative d’exploration de l’Amérique, les grands bancs de poissons au large de Terre-Neuve attisaient déjà la convoitise des pêcheurs européens.
La France caressait le projet d’établir un poste permanent sur les côtes de Terre-Neuve afin d’y installer ses sécheries de poissons et de protéger ses navires. C’est à Plaisance que Louis XIV décidera de fonder une colonie permanente en 1655, qui passera rapidement sous la direction du ministère de la Marine.
À tour de rôle, pendant près de 60 ans, les gouverneurs, officiers de la garnison et visiteurs qui s’y succèdent multiplient les tentatives visant à améliorer la colonie et le sort de ses habitants, oscillant entre vision mercantile et désir de peuplement.
La perte de Plaisance à la suite de la signature du traité d’Utrecht en 1713 resserrera d’un cran l’étau autour de la Nouvelle-France.
Nicolas Landry détient une maîtrise en histoire de l’Université de Moncton et un doctorat en histoire de l’Université Laval. Après avoir occupé des fonctions d’archiviste à l’Université Sainte-Anne et aux Archives nationales à Ottawa, il devient doyen des études puis professeur d’histoire au campus de Shippagan de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Ses travaux portent essentiellement sur l’histoire des pêches chez les francophones de l’est du Canada du XVIIe au XIXe siècle. Il a également publié aux éditions du Septentrion Histoire de l’Acadie et Éléments d’histoire des Pêches.
Si vous passez par Shippagan, profitez-en pour aller lui serrer la pince!