La sortie du Petit Larousse illustré 2008 était prévue pour cette semaine, du moins en France.
Cette nouvelle édition comprend:
- 150 000 définitions;
- 59 000 noms communs;
- 28 000 noms propres;
- 5 000 illustrations.
On y a ajouté une centaine de nouveaux noms communs (verrine, GNV, géolocalisation, etc.), 50 nouveaux noms propres (dont 3 Québécois : Fernand Ouellet, écrivain, historien et professeur; Édouard Lock, créateur de La La La Human Steps; le Cirque du Soleil) et de nouvelles expressions, telles que garde rapprochée, musique d’avenir.
Sont toujours présentes : une chronologie universelle (1 000 dates-clés), les pages roses de citations, proverbes et mots historiques, une grammaire, quelque 300 cartes en couleurs et des planches illustrées, dont de nouvelles cette année sur les dinosaures, les serpents, les félins, les arts premiers et les présidents de la Ve République.
Croyez-vous que, tout comme pour la sortie du dernier Harry Potter, des adeptes coucheront aux portes des librairies pour se procurer le Larousse?
Petite ritournelle
Il n’est vraiment pas rare d’entendre des gens prononcer cette phrase pendant qu’ils font le tour de la librairie:
J’ai de la misère à entrer dans une librairie sans m’acheter de livres!
Ce n’est jamais fait discrètement, il va sans dire. Ces gens-là ont besoin d’être entendu et veulent surtout impressionner les personnes qui les accompagnent.
C’est à peu près tout ce qu’ils font. Jamais je ne les vois acheter un seul livre.
Un air d’été
Voici quatre suggestions de lecture toutes ensoleillées qui égaieront vos journées d’été ou vos passages moroses.
La fin de l’alphabet, C.S Richardson (Alto) : Ambroise Zéphyr n’a qu’un mois à vivre. Plus de temps à perdre donc. Il décide de faire un tour du monde en respectant l’ordre de l’alphabet pour choisir ses destinations. Voilà la base de cette histoire qui, malgré un sujet grave, est tout à fait réjouissante. C’est le ton très anglais qui donne cette saveur à ce roman orignal. On peut parler d’un tour de force de la part de ce romancier canadien. Surtout que c’est un premier roman. Une autre réussite signée Alto.
Une vie merveilleuse/Une épouse presque parfaite, Laurie Colwin (Livre de poche) : Je dois la découverte de cette auteure américaine à ma collègue Dominique. Il y a quelques années Une vie merveilleuse m’avait ravi. Dernièrement, Une épouse presque parfaite m’a enchanté. Dans le premier, on suit l’évolution de deux couples, tout simplement. Si nous ne sommes pas toujours d’accord avec leurs façons de se comporter, on ne veut plus les quitter à la toute fin. Dans Une épouse presque parfaite, on suit le parcours de Polly (très beau personnage), mère, épouse et fille parfaite. Trop. Survient un événement dans sa vie qui fait basculer cette perfection. La grande qualité de Laurie Colwin est sa façon de saisir l’essence de ce que nous sommes. En quelques mots, elle parvient à décrire une situation complète ou à créer un personnage à part entière. Encore une fois, tout est dans le ton qu’emploie l’auteure. Sous une apparence légère se camouffle toujours une certaine gravité. C’est d’une finesse et d’une efficacité étonnante. Les amateurs d’Anna Gavalda, par exemple, sauront apprécier l’univers de Laurie Colwin. À découvrir si vous ne la connaissez pas.
Le soleil de Carla, Camille Pouzol (Planète filles/Hachette) : les adolescentes qui aiment le roman réaliste adoreront se plonger dans ce roman dont l’action se passe principalement en Corse. Carla, qui vient tout juste d’avoir 17 ans, nous relate cette première année passée dans cette contrée lointaine, forcée de quitter Paris et de suivre sa mère suite à la séparation de ses parents. Amours, peines, joies, tracas et petits bonheurs sont au rendez-vous sous le chaud soleil de la Corse. Même si la trame est conventionnelle, Camille Pouzol évite les clichés. Son personnage de Carla est très senti. On s’attache à elle, elle nous touche et on y croit à cette histoire de renoncements et de découvertes.
Vive les vacances!
Je suis en vacances à compter de ce vendredi 13 juillet jusqu’au 6 août prochain.
Lorsque je travaille, je n’ai guère le temps de rédiger plus d’une note par semaine dans ce blogue, parfois deux. Est-ce que ce sera différent en vacances?
La semaine prochaine, ce me serait difficile d’écrire beaucoup, puisque je pars en voyage à vélo et que l’ordinateur ne fait pas partie de mes bagages.
Pour ce qui est des deux autres semaines, ça dépendra sans doute d’une conjugaison de facteurs : soleil ou pas, inspiration ou pas, débordée de loisirs ou pas…
Mais au minimum, je devrais tenir le même rythme, question de ne pas le perdre.
À la semaine prochaine, donc, pour ce qui est de mes mots. Mais si vous en avez quelques-uns en trop, vous pouvez les déposer ici, ils seront gardés bien au chaud.
Le français en vacances
La revue L’Actualité propose deux jeux aux amateurs de français : Le français en vacances, composé de 26 questions préparées par Marie-Éva de Villers, et une grille de mots croisés sur l’Amérique, de Nicole Hannequart. Les prix à gagner? Dans le premier cas, l’un des 50 Multidictionnaires de la langue française et, dans le second, l’un des 50 duos suivants : le Petit Druide des synonymes et le Dictionnaire du cruciverbiste. Amusez-vous et bonne chance!
http://www.lactualite.com/concours/article.jsp?content=20070629_104819_5312
Winkie
Heureusement que j’ai fait la rencontre (que je dois à Antoine d’ailleurs) d’un attachant petit ours en peluche car je commençais à être découragé par la littérature. Ce sont mes lectures pour ados qui me ravissent le plus depuis quelque temps. Ça fait des mois que mon cœur et mon esprit ne se sont pas délectés en lisant un livre de grand. Grâce à Winkie, c’est chose faite.
Winkie, vous l’aurez peut-être deviné, c’est lui l’ours en peluche. C’est son histoire, parfois tragique, parfois tendre, que Clifford Chase a décidé de nous raconter. Au début, on assiste au procès de Mary alias Winkie accusé(e) de terrorisme. Déjà, son identité cause problème, ce qui ne fera qu’aggraver sa situation. Pas net, cet ours. Ajoutez à cela la mauvaise foi du juge et l’incompétence de son avocat, un certain Monsieur Unwin, et vous entrez dans un univers complètement absurde, con et tout de même charmant.
Le récit alterne entre le présent (le procès) et les souvenirs de l’ours en peluche alors que, du fond de sa cellule, il se remémore le bon vieux temps. Sa vie était un long fleuve tranquille, dans un cadre familial douillet et aimant. Au nom de la liberté, il se retrouve au banc des accusés.
Au début de ma lecture, j’avais peur que le roman s’essouffle rapidement. Bien au contraire. La fin du procès est jubilatoire. Clifford Chase ne s’est pas contenté d’écrire une histoire absurde. Il a créé un univers touffu sérieusement construit dans lequel gravite cet ours en peluche peu banal. Il évite le piège de la blague pour de la blague. L’humour est plutôt subtil. Il opère lorsqu’on reprend soudainement conscience que c’est d’un toutou dont il est question. En plus, le roman est truffé de références à la littérature ou à des pans de l’histoire et la justice américaine en prend pour son rhume, ce qui ne gâche rien.
Bref, c’est réussi, c’est bon et je vous le recommande. J’espère que vous allez être tenté par l’expérience Winkie, idéale en cette période estivale. Vous serez peut-être nombreux à vouloir faire comme moi : adopter ce pauvre petit ours!
Winkie, Clifford Chase, 10/18 (grand format)
Canadiens en Guyane et Médecins patriotes reçoivent le Prix Percy-W. Foy de la Société généalogique canadienne-française.
Institué en 1979, le Prix Percy-W.-Foy de la Société généalogique canadienne-française a été décerné pour la première fois en 1980. Ce concours encourage et récompense le travail accompli souvent de manière bénévole par les chercheurs. Les ouvrages choisis parmi les meilleurs, se doivent d’être les plus utiles, les plus intéressants, les mieux documentés et les mieux présentés qui soient.
Bravo à Robert Larin Canadiens en Guyane qui a reçu le prix pour le meilleur ouvrage de recherche généalogique et à Marcel J. Rheault et Georges Aubin Médecins et patriotes pour le meilleur outil de recherche généalogique.
Quand ça se bouscule au portillon
J’ai dû refuser trois contrats cette semaine, parce que j’avais déjà un gros travail en chantier qui risquait de prendre tout mon temps (si j’exclus celui de répondre aux immanquables urgences quasi quotidiennes de mes fidèles clients: une lettre, un communiqué, un article, etc.) et qu’il me fallait remettre au plus tard ce vendredi matin. Maintenant que je viens de l’expédier, je me retrouve devant un bureau (écran) vide.
Je n’en fais pas un drame, remarquez (surtout que c’est vendredi), car je sais par expérience qu’il en viendra d’autres. Mais ça me frustre toujours de devoir refuser un travail, surtout lorsque, de prime abord, il semble être fort intéressant (un scénario de film, par exemple, comme ce fut le cas cette semaine). Le problème, c’est que tous me brandissaient la même échéance: vendredi matin; calendrier en main, j’ai vérifié et il n’y avait toujours que quatre jours entre le lundi et le vendredi. Pas de chance!
Après avoir refusé ces contrats, je me suis quand même mise à faire des calculs: si je commençais à travailler encore un peu plus tôt et que je terminais plus tard, j’obtiendrais tant d’heures supplémentaires… Non, rien à faire, c’était toujours trop serré. Sans compter que la perspective de voir tranquillement mes soirées se transformer en contrats me rendait triste: pas de marche au grand air, pas de guitare, pas de lecture et pas encore de temps à consacrer à un nouveau projet qui m’appelle. Je suis donc retournée sur le chantier de mon gros travail, décidée à en faire tout mon contentement.
Mais je me suis vite rendu compte qu’il n’était pas tellement intéressant, celui-là, et particulièrement difficile en plus: la longueur de ligne dépassait de beaucoup la page-écran, m’obligeant à me promener de gauche à droite et de droite à gauche; la rédactrice n’est pas francophone, de toute évidence, ses phrases étant passablement boiteuses et souvent, même, incomplètes; de plus, la personne qui a tapé le document n’est certes pas familière avec un clavier: beaucoup de lettres étaient inversées, il y avait fréquemment des doublons de mots et de phrases, et des espaces apparaissaient incongrûment en plusieurs endroits, avant un point ou une virgule, par exemple. Bref, j’ai l’impression d’avoir fait péniblement l’ascension de l’Everest la semaine durant.
N’empêche que je suis particulièrement fière du résultat aujourd’hui. Alors, comme nombre de femmes après un accouchement, je sais que dès lundi j’aurai oublié les moments les plus difficiles et que je me sentirai fin prête à répéter l’expérience. Mais comme toute parturiente, aussi, j’ai quand même besoin de reprendre des forces avant.
Alors je nous souhaite, à vous et à moi, une fin de semaine des plus réparatrices. Rendez-vous en huit (ou en six ou en dix…).
Ensemble, c’est tout
L’important n’est pas de savoir si le film est meilleur ou non que le livre. L.important est tout le plaisir qu’on peut ressentir en présence de ces très beaux personnages qu’a su créer Anna Gavalda. De les retrouver sur grand écran hier m’a fait beaucoup de bien comme lorsque l’on retrouve des amis que l’on n’a pas vus depuis longtemps. Je suis sorti du cinéma avec le sourire aux lèvres et le coeur plein de vie. C’est exactement le sentiment que j’avais éprouvé après la lecture du roman. C’est ça la force de cette oeuvre romanesque.
Audrey Tautou, que je n’affectionne pas particulièrement, m’a eu. Sa Camille espiègle et fragile est crédible et touchante. Guillaume Canet dans le rôle de Franck est tout simplement remarquable. C’est presque toujours lui qui fait jaillir l’émotion du film. Mais, malgré sa grande prestation, ma révélation à moi est celle de Laurent Stocker dans le rôle de Philibert. Même si physiquement il diffère de celui qu’on pouvait retrouver dans le livre, l’âme et l’esprit qu’il insuffle à son personnage est tout à fait juste. On s’attache rapidement à lui et à sa bouille irrésistible. Françoise Bertin parvient à rendre attendrissante sa Paulette un peu grincheuse aux allures de Marguerite Duras.
C’est un beau quatuor d’acteurs que le film nous offre. Ils sont naturels et la chimie qui se crée entre eux est communicative. C’est en plein ce que ça prenait pour en faire une bonne adaptation. Je me dis que Claude Berri doit y être pour quelque chose.
Petits bémols pour les placements publicitaires pas vraiment subtils (ça m’a rappelé ceux qu’on trouvait dans Les invasions barbares): Gros plan sur une canette de Pepsi que boit Franck et sur la boîte d’un système de son JVC acheté par Camille, réplique inoubliable de Franck « je dois aller chez Rent rapporter la voiture » et gros plan sur le roman de Nathalie Rheims « Le cercle de Meggido » que lit Camille. Comble de hasard, Nathalie Rheims est l’une des productrices!
Sinon, ne bouder pas votre plaisir: lisez ou allez voir Ensemble, c’est tout! C’est encore permis de se faire du bien
Collage littéraire
Le jour même où je mettais en ligne mon billet sur le premier anniversaire de mon carnet, Louise en profitait pour parler de Cher Émile de façon toute personnelle. À partir de mes mots, elle a composé un poème qui rend très bien l’univers de mon roman. Ce qu’elle ne sait pas de moi, c’est que je suis un grand amateur de collages, qu’ils soient de papier ou de mots. Son texte m’a beaucoup touché et m’a fait d’autant plus plaisir. Je le partage avec vous à mon tour:
UNE RIVIÈRE PERDUE DANS
UNE PETITE FORÊT ISOLÉE
DU RESTE DU MONDE
Dans les eaux boueuses de mon enfance.
Chape de plomb qui recouvrent mes épaules.
MOI-MOI-MOI
Ça sert à quoi le petit réconfort à la gomme ?
Ton silence vient d’ouvrir la voie de la vérité.
Mon îlot, mon refuge et mon phare
dans cette mer obscure du vide.
Merci d’être là—merci d’exister.
Dans un cul-de-sac
aux abords de mon existence
au coeur même de la lucidité.
Douter de l’immuable
Une issue ?
Prends soin de toi Émile.
Je t’embrasse XXX.
Peut-être que j’écris des mots
simplement pour écrire des mots
et que le reste
je m’en fiche !
Mon esprit machiavélique en serait capable.
***
(Ferré a dit ça aussi…dans SES mots)
Je remonterai prendre une bouffée d’air.
Comme un touriste fasciné par ce qu’il découvre.
Hier soir, j’ai porté le monde en moi, il était léger….
Merci encore Louise!
Je mets en lien trois autres excellents commentaires que Cher Émile a su susciter sur la blogopshère. Ceux de Virge, Carole et Jules.