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Tout le monde en parlait

Je viens tout juste d’écouter l’émission Tout le monde en parlait. J’adore cette émission depuis le début de sa mise en ondes. Tous les sujets, même ceux qui au départ semblent moins nous intéresser, sont accessibles, bien documentés et traités avec intelligence. Le format de 30 minutes est parfait. Ni trop long, ni trop court. Pour moi, c’est un modèle type d’une très bonne émission d’information accessible à tous. Son caractère historique ajoute à sa pertinence.
Cette semaine, elle portait sur la grève des réalisateurs de Radio-Canada en 1959. Tout le milieu artistique s’était mobilisé pour appuyer les 74 grévistes. René Lévesque, Pierre-Elliot Trudeau, Jean Duceppe et le milieu syndical étaient de la partie. Un simple événement qui s’est avéré être un moment charnière de notre histoire.
Grâce à Tout le monde en parlait, je découvre ou redécouvre des moments importants de notre histoire nationale. Je vis ou revis de grands moments d’émotion chaque fois que je l’écoute. Cette émission me permet de mieux comprendre d’où je viens et où je vais à titre d’individu appartenant à une société. Ce soir n’a pas fait exception à la règle.

Le disque de Nathalie

Lu dans La Presse la semaine dernière :
Il n’y a rien que me ferait plus plaisir que de considérer l’album de Nathalie Simard comme n’importe quel autre disque. Je pourrais alors tout simplement dire qu’il compte une couple de jolies versions (On s’est presque touché de Jim Corcoran), une couple de poignantes (I Want To Know What Love Is de Foreigner) et quelques-unes de très sérieusement exécrables (Aimer d’amour de Boule Noire), tout en soulignant que les arrangements sont souvent beaux, que le choix des chansons est pertinent et que Nathalie Simard devrait privilégier le registre grave qu’elle adopte dans les chansons en anglais. Mais voilà, ce n’est PAS n’importe quel disque. Tous les textes des chansons prennent un autre sens parce que c’est Nathalie qui les chantent. Il est tout simplement impossible de faire fi de ce que nous savons et aussi de ce que nous éprouvons tous : le goût de demander pardon à Nathalie Simard pour l’avoir soit idolâtrée, soit ridiculisée du temps du Village de Nathalie. Voilà pourquoi je crois sincèrement que la meilleure raison d’acheter cet album, c’est de le faire en geste de réparation.
Marie-Christine Blais
La Presse
Je trouve ce genre de papier inacceptable. On confond tout là. De la part d’une journaliste de métier, c’est honteux. On est critique ou on ne l’est pas. Rien n’obligeait Marie-Christine Blais à couvrir le disque de Nathalie Simard. Il est où le malaise? Le problème? Est-ce que le drame qu’elle a vécu, maintenant connu du grand public, l’absoudra de tout jusqu’à la fin de ses jours?
Robert Lévesque, lors de son récent passage aux Francs-Tireurs, avait peut-être raison lorsqu’il disait qu’il n’y avait plus de véritables critiques au Québec.

Du coeur au ventre à ma culture

Je voulais faire un billet uniquement sur la nouvelle émission dite culturelle de Télé-Québec Ça manque à ma culture avant que je ne tombe sur Du cœur au ventre mettant en vedette Daniel Pinard dangereusement en forme.
Après nous avoir fait souffrir pendant trop longtemps avec deux animateurs vétérinaires qui nous parlaient de littérature toutes les semaines pour démocratiser la lecture, Télé-Québec nous refait le coup avec Ça manque à ma culture en englobant cette fois-ci toutes les disciplines artistiques. La première fois que je l’ai regardée, je ne l’ai pas regardée longtemps. Les fois suivantes non plus. Cette émission n’est pas parvenue à capter mon attention et encore moins mon intérêt. Serge Postigo, qui semble toujours sortir d’une boîte à surprise lorsqu’invités et chroniqueurs lui parlent de quelque chose comme s’il n’avait jamais rie nvu ni entendu avec ses questions du genre « si quelqu’un n’est jamais allé voir un tel spectacle, risque-t-il d’aimer ça » me tape sur les nerfs. On dirait qu’il s’adresse à des débiles légers. Il veut tellement rendre accessible toutes manifestations artistiques que ça en devient ridicule. Il y a accessible et accessible. De ne pas l’écouter ne manquera pas à ma culture.
Du cœur au ventre, par contre, m’a séduit d’entrée de jeu. Pinard, qui en a à revendre de la culture, avec sa verve excessive qu’on lui connaît, ne se gêne pas pour l’utiliser à bon escient. Ça donne une émission colorée, décontracte, drôle et pleine d’esprit et intéressante comme lui seul en a le secret. Au passage, il égratigne les bien-pensants de la saine alimentation et ce n’est pas sans me plaire. Et, quoiqu’on en dise, côté cuisine il s’y connaît. Ses conseils sont toujours judicieux et ses recettes donnent envie. Je retiens celle des tomates confites gratinées à la mozzarella.
Je ne sais pas si je serai au rendez-vous chaque semaine, mais ce soir, en mangeant mes pâtes, Du cœur au ventre m’a procuré une heure de pur plaisir jubilatoire, le même que je ressentais du temps de son tandem avec José di Stasio.

Bilan

Ça fait déjà un an que mon carnet existe. Je ne sais pas pourquoi, mais dès que j’ai su que Septentrion offrait une plateforme de publication à ses auteurs, j’ai tout de suite eu envie d’en avoir une. Je dis que je ne sais pas pourquoi parce que je ne connaissais pratiquement rien à la blogosphère. Je savais seulement que c’était une façon personnelle de plus en plus populaire de rejoindre les gens. En plein la tribune que je cherchais depuis longtemps.
Avant même d’avoir mon code d’accès, j’avais décidé que je voulais en faire un espace voué uniquement à la culture. Mon but était de favoriser les échanges entre vous et moi. 84 billets plus tard, je n’ai toujours pas dérogé au mandat que je m’étais donné au départ et 456 commentaires plus tard, je peux dire que mon objectif a été atteint.
Ce qui me réjouit le plus est de savoir que mon carnet a su trouver un écho chez beaucoup de gens. Je vous avoue qu’au début, devant le peu de réactions que suscitaient mes billets, j’étais un peu déçu. Je comparais mon nombre de commentaires à celui de d’autres blogues et j’espérais en avoir autant. Quand je regarde la qualité des commentaires qu’on me soumet, ce désir-là n’existe plus. Je sais maintenant que vous êtes nombreux à ne pas laisser de trace de votre visite. C’est parfait comme ça. L’important est d’être lu et de peut-être semer un petit quelque chose au passage. L’achalandage ne se mesure pas uniquement aux commentaires laissés. Ça, on le comprend au fil du temps qui passe.
Loin d’être essoufflé, j’ai encore plein de choses à écrire sur la culture. J’ai même un carnet de notes dans lequel j’accumule des idées qui nourriront mes futurs billets. Je ne sais pas si je suis devenu accro de la blogosphère, mais de mon carnet, oui. J’ai trouvé mon rythme de croisière qui est celui d’écrire un billet à tous les 3 ou 4 jours. C’est intégré à ma routine. Je consacre en moyenne une heure à la rédaction de chacune de mes notes. J’ai appris à soupeser mes mots même lorsqu’ils vont vers la controverse pour éviter les débordements. Je pourrais facilement l’alimenter, cette controverse mais ce serait trop facile et je n’en ai pas toujours envie. Je préfère vous voir réagir parce que vous vous sentez interpellés par ce que j’écris. C’est ça le plus important.
Pour cet an deux qui commence, j’espère que je vais pouvoir continuer de compter sur votre fidélité. Quant à moi, je vais continuer de vous offrir ce que je vous offre depuis le début avec toute la rigueur qui me caractérise.
Merci d’être là!

Deux poids, deux mesures

Samedi dernier pour mon passage à RDI en direct, je n’ai reçu aucun cachet ni aucun dédommagement. La coordonatrice du Prix des libraires du Québec a tout fait pour que je puisse en avoir un. Rien à faire. Les responsables de l’émission considéraient mon passage comme de la promotion culturelle. Rien n’est accordé à ce genre d’intervention. Puisqu’on est à RDI, il aurait fallu que ce soit lié à l’information pour que j’obtienne un cachet. Pourtant, ce sont eux qui voulaient recevoir un membre du comité pour dévoiler les finalistes de cette année. Moi le con bénévole, je suis juste parti de Québec pour y aller, je me suis juste levé à cinq heures du matin et je me suis juste préparé pour bien parler des livres que je devais défendre.
L’an passé, toujours pour dévoiler les finalistes du Prix des libraires, j’ai été invité à la radio de Radio-Canada à l’émission de radio Vous m’en lirez tant animé par Raymond Cloutier. J’ai obtenu $75,00 pour mon déplacement. Si je n’avais pas demandé s’il y avait un cachet, je n’aurais rien obtenu. J’ai appris récemment qu’une de mes consœurs d’une autre librairie, pour son passage à la même émission dans un autre contexte, a obtenu un cachet de $150.00.
À l’automne 2004, à raison d’une fois par semaine, on m’a proposé de faire des chroniques littéraires à la télévision de Radio-Canada au Téléjournal-Québec. Projet emballant, équipe emballante, mais aucune mention de cachet pour le travail que j’allais effectuer. Encore une fois, si je n’avais pas demandé, je n’aurais rien eu. Je n‘ai jamais réussi à avoir un rendez-vous formel pour discuter du cachet avec le responsable. On m’a imposé $50.00 par chronique. Je couvrais trois livres à chaque fois.
C’est navrant de voir que Radio-Canada n’a aucune politique ferme concernant les cachets consentis aux invités. Je sais pertinemment que si j’avais une notoriété publique, on m’aurait traité avec respect et on m’aurait versé un cachet satisfaisant sans que j’aie à le demander. Ce n’est pas normal qu’une société d’état agisse de cette façon. Leur pratique est douteuse et ressemble à de l’élitisme. Un inconnu comme moi devrait se fermer la trappe et être juste content de passer à la radio ou à la télévision. Voilà ce qu’ils pensent au fond. C’est très mal me connaître. J’ai la même valeur que quiconque et je suis en droit d’exiger une redevance équitable à celle d’un autre, connu ou inconnu.

Chacun son métier #3

Dans mon billet intitulé L’obscénité des émotions, je mettais en parallèle quelques extraits de critiques pour simplement illustrer mon propos. Loin de moi l’idée de critiquer leur travail. À mon grand étonnement, s’est alors ouvert un débat sur le rôle du critique. Certains voulaient connaître ma position sur le sujet.
La voici donc.
Qu’on soit d’accord ou non avec leurs opinions, qu’ils pètent leur coche à l’occasion, qu’ils dérapent ou se perdent dans leur propos, qui’ils encensent éperdument une oeuvre qui ne le mérite pas, je trouve nécessaire le rôle des critiques. C’est un métier ingrat qui mérite notre respect. Plus souvent qu’autrement, on leur fait jouer le mauvais rôle. On les aime seulement lorsque leur critique est positive et qu’elle fait l’affaire de tout le monde. Par contre, on n’irait jamais jusqu’à leur donner le crédit pour un succès qui résulteraient de nombreuses critiques dithyrambiques. On prend plaisir à les détester et à dénigrer leurs propos quand ils osent parler en mal de quelque chose. Si c’est un bide et que le public ne répond pas à l’appel, là c’est nécessairement de la faute aux critiques qui n’ont rien compris. Cette attitude un peu enfantine me fait souvent rigoler.
En fait, au Québec, on a de la difficulté avec les critiques négatives. Si on y regarde de plus près, les mauvaises critiques sont souvent en partie méritées. C’est certain que c’est dommage pour les artisans qui y ont cru à fond, mais il arrive que, même avec toute la bonne volonté du monde, on puisse rater son coup. Il faudrait savoir le reconnaître. Une mauvaise critique bien encaissée peut permettre à un artiste de se dépasser au projet suivant ou lui permettre de se rendre compte qu’il fait tout simplement fausse route.
Dans l’ensemble, à part quelques petits réglements de compte isolés et quelques incompétents, je crois que les critiques font un travail honnête. Il ne faut pas oublier que, contrairement au grand public, ils bénéficient d’une position privilégiée. Si un critique doit, année après année, évaluer une bonne partie de l’ensemble d’une production, il est peut-être normal qu’il sache y détecter les forces et les faiblesses inhérentes à chacune. Il est également important de se rappeler qu’ils font leurs critqiues en fonction de ce qu’ils sont et non en fonction de toute la population.
Si le rôle du critique est de nous aiguiller dans nos choix, le nôtre est d’apprendre à faire la part des choses, à avoir confiance en notre jugement et à développer notre propre sens critique.
Pour ce qui est des créateurs, ils n’ont qu’à se croiser les doigts en espérant recevoir les éloges des critiques et apprendre à être bon joueur. Se faire fusiller sur la place publique par les critiques fait aussi partie des risques du métier. Tout le monde sait ça avant de se lancer, mais ça peut s’oublier vite!

Pour la suite des choses

Depuis quelques étés, la radio de Radio-Canada a beaucoup de difficultés à trouver une émission estivale intéressante pour le créneau de 9h à 11h30 le matin. Cet été, ils avaient demandé à Patrick Masbourian de relever le défi et Pour la suite des choses a vu le jour. En le choisissant, j’imagine que Radio-Canada voulait rajeunir la formule en allant chercher un jeune animateur « branché ». Malheureusement, Masbourian n’a pas livré la marchandise. Visiblement pas à la hauteur de son mandat, d’un matin à l’autre, il semblait s’enfoncer de plus en plus dans son incompétence. Ses entrevues, souvent teintées de questions naïves (pour ne pas dire niaiseuses), n’arrivaient jamais à lever réellement. Il ne parvenait pas à retenir de petits rires méprisants vis-à-vis de ses invités lorsqu’il semblait en désaccord. Il était incapable de dire un nom au complet sans se tromper (lorsqu’il lisait les courriels des auditeurs, ça frôlait la catastrophe) et il ne pouvait s’empêcher d’y aller de points de vue éditorialistes qui n’avaient pas du tout leur place dans une émission comme celle-là.
Inutile de vous dire que j’ai trouvé l’été pas mal long en sa compagnie. J’avais beau essayer d’y prendre plaisir, je finissais toujours par fermer la radio. Heureusement que l’été a une fin et que Christiane Charette s’en vient. Pour la suite des choses, j’espère qu’elle n’aura pas lieu l’été prochain.