Le 19 août 1660 Après une seconde d’hésitation, les Montréalais se sont rendu compte que deux Français dirigeaient cet immense convoi d’Indiens. « Ce sont des alliés ! Ils apportent des fourrures ! » Ils tirent aussitôt quelques coups de mousquets en l’air, puis trois coups de canon. L’heureuse nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le bourg sous tension…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 325.
Un navire en rade devant Québec. Détail de la carte de Franklin, 1688, cartouche illustrant Québec.
Référence à venir.
Le 28 mai 1660 Aller de l’avant. Ne pas se laisser abattre. C’est tout ce qui compte. Trois cents Indiens alliés ont tenu parole et ont rejoint Radisson et Des Groseilliers avec leurs fourrures de castor. D’autres s’arrêteront sans doute au campement des Outaouacs, mais l’expédition des deux Français ne sera pas compromise par leur dissidence. L’alliance conclue à la fête des Morts tient le coup…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 303-304.
Pêche au poisson blanc par les Ojibwés, dessin de George Catlin.
Référence : Letters and notes… George Catlin, Dover Publications Inc., 1973; volume 2, p. 159, Chippeways catching whitefish, George Catlin, années 1830. Domaine public.
Rassemblement autochtone et course en canot, par George Catlin.
Référence : Letters and notes… George Catlin, Dover Publications Inc., 1973; volume 2, p. 163, Indian canoe race, George Catlin, années 1830. Domaine public.
L’esturgeon était très abondant dans les Grands Lacs à l’époque de Radisson.
Référence : Les poisons d’eau douce du Canada, A.-N. Montpetit, Beauchemin et fils, Montréal, 1897.
Le 15 mai 1660 Le géant français frictionne la jambe blessée de Radisson de toutes ses forces. La graisse pénètre dans la chair et active la guérison. Radisson endure sans broncher la douleur que lui occasionne le vigoureux traitement de son aîné. Il constate déjà une amélioration, mais veut guérir à fond, définitivement, car il ne peut se permettre de tirer de la patte. Le succès de leur expédition repose sur leur force à tous les deux, sur leur endurance et leur persévérance. Ils ont tant marché depuis quelques semaines. Heureusement, la saison du canot commence. Ils n’auront plus à parcourir de grandes distances à pied…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 285-286.
Chef cri Duckhunter en 1913.
Référence : (HS85-10-27759) A. W. Gelston, 1913; Wikipedia, domaine public. This image is part of the Canadian Copyright Collection held by the British Library, and has been digitised as part of the « Picturing Canada » project.
Réplique du Halve Maen, de Henry Hudson, un navire semblable au Discovery avec lequel lui et son équipage ont exploré la baie d’Hudson en 1610.
Référence : Wikimedia, article sur Henry Hudson, domaine public.
Le 2 avril 1660 Une bande de Nadouceronons conduite par le chef le plus favorable aux Français ramène Radisson et Des Groseilliers dans leur pays. Pessoba et Osawendi sont du voyage, ainsi que Wajiki, Matchiwan et dix autres Panoestigons. Après quatre jours de marche, ils quittent les bois et débouchent dans une prairie qui semble s’étendre à l’infini. Le chef leur indique qu’ils sont presque arrivés à son village. Mais il faut encore camper pour la nuit…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 249-250.
Chef sioux Shon-ka, par Georges Catlin.
Référence : Shón-ka, The Dog, Chief of the Bad Arrow Points Band, Western Sioux, 1832, George Catlin, Smithsonian American Art Museum, domaine public.
Conseil de guerre sioux, par George Catlin.
Référence : Wikimedia Commons, domaine public.
Photo du chef sioux Red Bird en 1908.
Référence : Portrait_of_Red_Bird_Sioux Indian (1908). Domaine public. Red Bird, a Sioux Indian from the Library of Congress REPRODUCTION NUMBER: LC-USZ62-107140 (b&w film copy neg.) CREATED/PUBLISHED: c1908.
Une femme siouse, par George Catlin.
Référence : Letters and notes… George Catlin, Dover Publications Inc., 1973; volume 1, p. 224, Wi-looh-tah-eeh-tchah-ta-mah-nee, Red Thing That Touches in Marching, soeur du chef Black Rock, années 1830, domaine public.
Les Amérindiens aimaient ce type d’images pieuses réalistes et colorées.
Référence : Carte de souhait, Italie, 1907, heraldie blogspot.
Le 25 février 1660 Les huit émissaires nadouceronons ont pris soin d’apporter des présents pour honorer les Français, en attendant de mesurer l’étendue réelle de leur pouvoir. Seize femmes portent des paniers remplis d’avoine sauvage destinés aux Panoestigons. Réunis dans la cabane de Wajiki, les Nadouceronons couvrent les jambes de Radisson et de Des Groseilliers de graisse d’ours, puis les dénudent, avant de les vêtir de rares et précieuses capes de bison et de castor blancs. Une vive émotion les étreint de pouvoir toucher pour la première fois ces êtres extraordinaires. Ils en pleurent à chaudes larmes. Les deux beaux-frères sont surpris par cette réaction plutôt mal vue chez les nations indiennes qu’ils ont fréquentées jusqu’à maintenant. Ces Nadouceronons semblent se faire un devoir de verser suffisamment de larmes sur eux pour mouiller leurs cheveux et leurs vêtements…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 217-218.
Chef Ojibwé en costume d’apparat, par George Catlin.
Référence : Sha-có-pay, The_Six, Chief of the Plains Ojibwa, George Catlin, années 1830, Google_Art_Project, Wikimedia Commons, domaine public.
Autre chef autochtone en costume d’apparat, par George Catlin.
Référence : Chef des Renards Kee-o-Kuk, George Catlin, années 1835, Catlin_Expositionvirtuelle_1_1985.66.1_1b : Smithsonian American Art Museum, domaine public.
Guerrier en costume d’apparat, par George Catlin; à noter son collier de griffes d’ours.
Référence : Shon-ta-yi-ga, Little Wolf, a Famous Iowa Warrior, George Catlin, 1844, Smithsonian American Art Museum, domaine public.
Vêtement de guerre sioux, 19e siècle.
Référence : Shirt for Chief’s War Dress, 19th century. Pony beads, porcupine quills, buckskin, maidenhair fern stem, human hair, horsehair, dye, feather. Brooklyn Museum. Photo sans droit d’auteur.
Danse du calumet, par George Catlin.
Référence : Letters and notes… George Catlin, Dover Publications Inc., 1973; volume 1, p. 56, Pipe Dance, nation Assiniboine, années 1830.
Danse des raquettes, par George Catlin.
Référence : Ancient Ojibwa tradition: The Snowshoe Dance, performed at the first snowfall every year since time immemorial. By George Catlin, 1835. Wikimedia Commons, domaine public.
Le 8 décembre 1659 Les premières chutes de neige annoncent le temps du démembrement. Les centaines d’habitants du village doivent se séparer en plusieurs bandes pour subvenir à leurs besoins pendant l’hiver. S’ils demeuraient tous ensemble, plusieurs risqueraient de mourir de faim. De cette façon, chaque petit groupe se déplace à courte distance, dans un territoire restreint, où le gibier suffit à les nourrir. Radisson et Des Groseilliers ont cent fois répété leur message : il faut chasser le castor, apprêter les peaux et se préparer à faire le grand voyage jusqu’à Montréal, l’été prochain, pour les échanger contre quantité d’objets de fer, des tissus et des armes à feu…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 185-186.
Dès leur naissance, les Amérindiens sont placés sous la protection d’esprits bienveillants; amulettes suspendues au porte-bébé décoré.
Référence : George Catlin, Chée-ah-ka-tchée, wife of Not-to-way, 1835-36, Smithsonian American Art Museum, Gift of Mrs. Joseph Harrison, Jr., domaine public.
Seules les parois d’écorce étaient déplacées d’une structure à l’autre des habitations traditionnelles ojibwées, qui demeuraient en place.
Référence : Lac du Flambeau, 1929; photo exposée au Northern Great Lakes Visitor Center, Ashland, Wisconsin.
Dessin de pipes à tabac, par George Catlin. Seule celle du haut est un calumet sacré qui n’était utilisée que dans les cérémonies de paix.
Référence : Letters and notes… George Catlin, Dover Publications Inc., 1973; volume 1, p. 235, Indian pipes.
Le 6 octobre 1659 Il faut faire vite. Construire un fort pour se pro- téger et mettre leurs marchandises en sécurité. Mais avant tout, bien en vue sur la rive du lac, Des Groseilliers et Radisson tirent plusieurs coups de feu sur des arbres situés à proximité pour en imposer aux Indiens dissimulés dans les bois qui les observent assurément. Leur écorce blessée profondément, à distance, fera croire à ces Indiens qui ne connaissent ni les Français, ni les armes à feu que les nouveaux venus détiennent des pouvoirs surnaturels et ils n’oseront pas les attaquer…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 157-158.
Dessin d’un village panoestigon (ojibwé) dans les années 1830, par George Catlin.
Référence : Letters and notes… George Catlin, Dover Publications Inc., 1973; volume 2, p. 140, Encampment of the Chippeways, George Catlin, années 1830.
Deux jeunes hommes Menominis en costumes d’apparat, par George Catlin, années 1830.
Référence : Catlin Virtual Exhibition 1985.66.235-236_1b, domaine public.
La cueillette du riz sauvage, ou folle avoine, ou menoomin en langue autochtone, qui est à la base de l’alimentation des Menominis.
Référence : Women harvesting wild rice : 19th Century tribal women harvesting wild rice in the traditional manner. S. Eastman. The American Aboriginal Portfolio, by Mrs. Mary H. Eastman. Illustrated by S. Eastman. Philadelphia: Lippincott, Grambo & Co. 1853, domaine public, Wikimedia Commons, https://en.wikipedia.org/wiki/Wild_rice.
Courge Gete-okosomin, ou «Grosse Vieille Courge» dans la langue menomini; résultat de semences enfouies il y a 800 ans et retrouvées par des archéologues. Radisson en a probablement mangé.
Référence : Réserve Menominee au Wisconsin, Posted by Dustin McGladrey at Friday, January 22nd, 2016 8:17am, http://www.cfweradio.ca/on-air/blogs/dustin-mcgladrey-351668/entry/471/.
Le 13 septembre 1659 Il fait bon reprendre le large. Radisson a toujours préféré l’action. Il se tient avec Matchiwan et Achinawa au milieu du groupe de dix canots panoestigons qui voguent à bonne vitesse sur des eaux parfaitement calmes. Le bleu du ciel est pur et intense. Le soleil ardent ne brûle plus la peau, mais flamboie dans l’azur et miroite joliment sur les flots. Le rythme régulier des avirons, le silence entre eux, l’horizon infini, tout porte à la réflexion…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 133-134.
Le 22 août 1659 Depuis qu’ils ont quitté la rivière des Outaouais pour remonter l’un de ses affluents, en direc- tion du sud, Radisson sent baisser la tension. Malgré ses réflexes naturels de prudence, il fait confiance à l’expérience de Des Groseilliers qui affirme que les Iroquois ne viennent plus par ici pour guerroyer, ni même pour chasser, ou pêcher. Le pire est passé. Ils n’auront sans doute plus à combattre avant long- temps. Il se sent également plus en sécurité avec les Saulteux qui leur ont démontré leur fidélité, leur honnêteté et leur courage. Il tente d’oublier la mort des siens et de leurs ennemis…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 107-108.
La chair du maskinongé était très appréciée des Amérindiens.
Référence : Les poisons d’eau douce du Canada, A.-N. Montpetit, Beauchemin et fils, Montréal, 1897.
La lumière de la lune filtre à travers les nuages. Radisson et Des Groseilliers ploient sous un lourd ballot de marchandises en trottinant vers la palissade.
— Ouvre, chuchote Des Groseilliers au gardien qui surveille la porte.
Le Parisien hésite à obéir à son capitaine de milice, car il est chargé d’interdire toute circulation pendant la nuit.
— Ouvre ! insiste Des Groseilliers d’un ton ferme, sans élever la voix. C’est pour tout le village que nous partons risquer notre vie ! Tu auras ta part de fourrures quand nous reviendrons.
Le gardien débarre la porte avec précaution.
— Que Dieu vous garde, souffle-t-il en les laissant passer…
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 73-74.