Bilan

Ça fait déjà un an que mon carnet existe. Je ne sais pas pourquoi, mais dès que j’ai su que Septentrion offrait une plateforme de publication à ses auteurs, j’ai tout de suite eu envie d’en avoir une. Je dis que je ne sais pas pourquoi parce que je ne connaissais pratiquement rien à la blogosphère. Je savais seulement que c’était une façon personnelle de plus en plus populaire de rejoindre les gens. En plein la tribune que je cherchais depuis longtemps.
Avant même d’avoir mon code d’accès, j’avais décidé que je voulais en faire un espace voué uniquement à la culture. Mon but était de favoriser les échanges entre vous et moi. 84 billets plus tard, je n’ai toujours pas dérogé au mandat que je m’étais donné au départ et 456 commentaires plus tard, je peux dire que mon objectif a été atteint.
Ce qui me réjouit le plus est de savoir que mon carnet a su trouver un écho chez beaucoup de gens. Je vous avoue qu’au début, devant le peu de réactions que suscitaient mes billets, j’étais un peu déçu. Je comparais mon nombre de commentaires à celui de d’autres blogues et j’espérais en avoir autant. Quand je regarde la qualité des commentaires qu’on me soumet, ce désir-là n’existe plus. Je sais maintenant que vous êtes nombreux à ne pas laisser de trace de votre visite. C’est parfait comme ça. L’important est d’être lu et de peut-être semer un petit quelque chose au passage. L’achalandage ne se mesure pas uniquement aux commentaires laissés. Ça, on le comprend au fil du temps qui passe.
Loin d’être essoufflé, j’ai encore plein de choses à écrire sur la culture. J’ai même un carnet de notes dans lequel j’accumule des idées qui nourriront mes futurs billets. Je ne sais pas si je suis devenu accro de la blogosphère, mais de mon carnet, oui. J’ai trouvé mon rythme de croisière qui est celui d’écrire un billet à tous les 3 ou 4 jours. C’est intégré à ma routine. Je consacre en moyenne une heure à la rédaction de chacune de mes notes. J’ai appris à soupeser mes mots même lorsqu’ils vont vers la controverse pour éviter les débordements. Je pourrais facilement l’alimenter, cette controverse mais ce serait trop facile et je n’en ai pas toujours envie. Je préfère vous voir réagir parce que vous vous sentez interpellés par ce que j’écris. C’est ça le plus important.
Pour cet an deux qui commence, j’espère que je vais pouvoir continuer de compter sur votre fidélité. Quant à moi, je vais continuer de vous offrir ce que je vous offre depuis le début avec toute la rigueur qui me caractérise.
Merci d’être là!

Promotion spéciale jusqu’au 31 août 2007

À paraître en novembre 2007

La Mesure d’un continent

Atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814
Raymonde Litalien | Jean-François Palomino | Denis Vaugeois

Réservez votre exemplaire avant le 31 août et il sera personnalisé à votre nom !

OPTION A
Édition grand public à 89$.
300 pages couleurs sur papier Horizon soie, relire cousue, couverture caisse avec jaquette.
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Édition de luxe à 250 $.
Tirée à 200 exemplaires numérotés, imprimée sur papier Mohawk Superfin fini coquille d’oeuf, caisse entoilée estampée, insérée dans un boîtier et livrée avec deux tirés à part représentant des cartes anciennes.
Transport et taxe inclus.
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Offre valable jusqu’au 31 août 2007.

Musique : L’Ensemble Stadaconé, Air des « Sauvages », Il était une fois en Amérique française

Disparition de travailleurs autonomes

Nous pouvons lire, dans l’Annuaire québécois des statistiques du travail, volume 3, numéro 1, que le nombre de travailleurs autonomes a diminué de 1300 en 2006 par rapport à 1998. Et dans l’ensemble, ce type de travail représente, pour ces deux années, respectivement 13,3 et 15,3% des emplois.
Il serait intéressant de savoir où sont rendus les 2% manquants. Sont-ils à leur retraite? Ce serait surprenant, puisque les 55 ans et plus ont connu la plus forte hausse parmi les travailleurs indépendants (+ 44%). D’ailleurs, près du quart des travailleurs de ce groupe d’âge ont un statut de travailleur autonome en 2006, tandis que cette proportion n’est plus que de 2,8% chez les jeunes de 15 à 24 ans. Pour revenir à mon interrogation, où se trouvent donc ceux qui ont abandonné leur travail solitaire? Au chômage? Ou au sein d’une entreprise?
Si vous êtes du nombre, peut-être pouvez-vous répondre à cette question.
Quant aux autres, qui font encore partie des 13,3%, y a-t-il un autre endroit où vous souhaiteriez être?
Pour ma part, je vous avoue que je me sens bien là où je suis : la retraite, je ne suis pas nécessairement pressée d’y arriver; le chômage, ça y ressemblera tout de même un peu lorsque je serai à ma retraite; et travailler dans une entreprise ne m’attire pas, à moins de pouvoir faire du télétravail, ce qui m’apparaît, de prime abord, la solution la plus intéressante. Mais comme ce semble toujours plus vert dans le jardin du voisin, peut-être que je me trompe à cet égard.
Si vous faites partie de ce dernier groupe, que je qualifierais de chanceux, dites-moi si j’ai raison ou tort.

Histoires sans fin #2

Pire que les déceptions, ce sont ces livres qu’on abandonne avant la fin. Quelques uns d’entre eux ont croisé ma route dernièrement. Brièvement, ma route.
Je voudrais tant que tu te souviennes, Dominique Mainard (Joelle Losfeld) : j’avais très envie de lire ce roman et de découvrir du même coup cette auteure. Le sujet un peu étrange, flirtant avec le conte, m’interpelait. Dès la première page, j’ai presque su que ce n’était pas pour moi. L’écriture de Dominique Mainard est irréprochable et très belle. Elle sait créer des ambiances fortes. Malgré tout ça, je ne suis pas parvenu à m’attacher à ses personnages et à son univers étrange. C’est du vent que je lisais. J’avais l’impression que tout ça ne mènerait à rien. Même si je ne l’ai pas terminé, je me dis que j’avais certainement raison de le croire.
Après Shanghai, Judith Brouste (Gallimard) : Jours de guerre, son précédent roman, avec sa drôle d’histoire d’amour entre une femme et un clochard, m’avait beaucoup touché. Je surveillais attentivement la prochaine parution de Judith Brouste. Arrive enfin cet Après Shanghai. Les premières pages m’ont donné l’impression que je renouais avec ce que j’avais aimé de l’autre. Impression de trop courte durée. Cette histoire pas très intéressante et ennuyante d’un médecin volontaire m’a vite lassé.
Chinoiseries, Claude Jasmin (vlb éditeur) : pourquoi lire le nouveau Claude Jasmin? Par désir de me replonger dans son écriture, retrouver l’auteur de l’excellent Pleure pas, Germaine, m’intéresser au nouveau matériel d’un auteur qui nous a donné de belles pages de notre littérature, ne pas bouder sans savoir en pensant que le meilleur est derrière lui. Et Chinoiseries avait l’air pas mal. Malgré toutes mes bonnes intentions, je n’ai pas réussi à le terminer. Ce roman, qui oscille entre la jeunesse et la vieillesse du personnage principal, bien qu’abordant des thèmes très riches, n’est jamais parvenu à me convaincre. L’écriture de Jasmin m’a paru faible et parfois un peu trop naïve et maladroite.
Les vivants et les morts, Gérard Mordillat (Livre de poche) : depuis sa sortie en grand format, ce roman de 900 pages m’attirait. Le format poche traînait sur ma pile depuis un an. J’attendais le bon moment. La semaine dernière, l’été frappant à notre porte, je me décidais à plonger dans ce roman fleuve où m’attendais, croyais-je, une belle chronique familiale touchante. C’est plutôt une chronique sociale un peu aride qui se cachait derrière ce magnifique titre. L’auteur dépeint très bien le milieu ouvrier français avec la dureté qu’il faut dans ce genre de contexte, mais ce n’est pas vraiment le genre de sujet qui me passionne.

Populaires, nos blogues ?

Voici presqu’un an que le Septentrion accueille des carnets sur son site. Ont-ils réussi à se frayer un chemin ans la masse d’information disponible dans Internet ?
Pour en juger, je vous livre les données brutes du nombre de pages vues entre le 1er et le 22 juin 2007. D’autres que moi pourront probablement interpréter ces données. Elles contiennent à la fois les accès directs ainsi que les flux RSS.
Sophie Imbeault : 7 080 (321 pages / jour)
Éric Simard : 12 019 (546 pages / jour)
Ginette Lachance : 4 280 (194 pages / jour)
Gaston Deschênes : 2 919 (132 pages / jour)
Denis Vaugeois : 1 244 (56 pages / jour)
Rémi Tougas : 517 (23 pages / jour)
Nouvelles du Septentrion : 5 333 (242 pages / jour)
Je crois qu’on peut raisonnablement supposer que le nombre de visteurs par jour représente la moitié des pages vues. Ce qui donne des résultats de fréquentation assez important. Félicitations !

De belles rencontres #2

Mon métier de libraire m’a encore permis de faire une autre belle rencontre en la personne de Monsieur Antoine Boussin, directeur commercial de chez Grasset. En fait, je le connaissais déjà un peu pour l’avoir vu à quelques reprises à la librairie ou au salon du livre, mais c’est la toute première fois que j’avais la chance de dîner en sa compagnie.
Je n’étais pas le seul chanceux car une quinzaine de libraires privilégiés ont été conviés au réputé restaurant Le Saint-Amour* pour la présentation de la rentrée automnale de la prestigieuse maison d’édition que Monsieur Boussin dirige depuis sept ans.
De la dizaine de titres présentés, deux ont particulièrement retenus mon attention : Un effondrement de Ghislaine Dunant et L’année de la pensée magique de Joan Didion. Le premier traite de la dépression et le second du deuil. Sujets légers comme je les aime.
Ce que l’on retiendra de cette rencontre, outre le fait d’avoir envie de lire tous ces livres, c’est le plaisir communicatif d’Antoine Boussin. Doté d’un charisme fou, il séduit tout le monde par sa passion débordante, sa verve colorée, son sens de l’humour subtil, son esprit vif, sa joie de vivre évidente et par son côté humain qui vient lier tout le reste. Bref, un homme de très agréable compagnie qu’on voudrait pouvoir côtoyer plus souvent.
Comme il aime de plus en plus le Québec, on peut espérer le voir au moins une fois par année. Avec mon inimitable imitation du chant de gorge, vous pouvez être certains qu’il reviendra peut-être plus tôt que prévu! Mes consœurs de chez Clément-Morin et de chez Vaugeois pourraient d’ailleurs vous le confirmer.
D’ici là, avec ses Donner, Labrune, Boyle, Châteaureynaud, Dantzig, Dupont-Monod, Didion, Dunant et Slouka, il y a de quoi occuper notre automne!
*l’élégance d’asperges et les pétoncles de la Gaspésie étaient un pur délice

Une autre pub

Avez-vous déjà eu une «éruption de fourmis»? Si oui, j’espère que ça ne fait pas trop mal. Semble-t-il qu’il existe un remède contre cette maladie: du Raid.
C’est du moins ce que dit la publicité télévisée pour ce produit, qui n’a pas fait la différence entre l’éruption et l’irruption…

Deception point #3

Les enchantements littéraires se font rares depuis quelques mois. Par contre, les déceptions continuent de croiser mon chemin.
J’en ai pour preuve ces quelques titres :
La traversée de l’été de Truman Capote (Grasset) : ce roman inédit de l’auteur, écrit alors qu’il n’avait que 19 ans, n’aurait jamais dû voir le jour. D’ailleurs, c’était le souhait de Truman Capote. Pour des questions mercantiles (j’imagine), on a fait fi de ses dernières volontés et on a publié ce roman mièvre et dépassé mettant en scène une jeune fille de bonne famille de 17 ans cherchant l’amour. Un titre qui vient entacher la bibliographie de ce grand romancier.
Le moindre des mondes de Sjon (Rivages) : une œuvre qui semble être le fruit d’un auteur islandais totalement inconnu. Pourtant, Sjon est le plus fidèle parolier de Björk, d’où mon intérêt pour ce court roman en prose. Hélas, je suis resté sur ma faim. Le moindre des mondes est une espèce da fable nordique très aride. Le texte m’a rappelé certaines légendes inuit. Vraiment pas ma tasse de thé.
La ville sans nom de Christiane Duchesne (Boréal) : premier tome de la trilogie Voyage au pays du Montnoir dans laquelle Christiane Duchesne se serait totalement investie, La ville sans nom ne remplit vraiment pas ses promesses. Je ne sais pas comment j’ai fait pour lire les 349 pages qu’il contient. Seule la grande qualité d’écriture de l’auteure sauve la mise. Pourtant, l’idée de départ a tout pour intéresser. Pierre Moulin passe à travers une pierre fendue et se retrouve dans une ville qu’il ne connaît pas. Où est-il? Que fait-il là? Qui est cet étrange personnage? Habituellement, dans la plupart des romans fantastiques flirtant avec cette idée, on répond à ces questionnements très rapidement. À la page 220, on n’a pas encore résolu ce mystère : « D’où venait-il vraiment, ce garçon hébergé par Julius? La question l’obsédait et l’empêchait de dormir ». Dois-je en rajouter davantage?
Le retour de Bernhard Schlink (Gallimard) : voici la déception des déceptions. Le dernier roman de Schlink était celui que j’attendais le plus ce printemps. Je garde un souvenir intense de son succès mondial Le liseur et un souvenir impérissable de son excellent recueil de nouvelles Amours en fuite. Dans Le retour, qui raconte le parcours d’un homme à la recherche de son père qu’il n’a pas connu, Schlink, à défaut de le captiver, finit par ennuyer et égarer le lecteur en digressions de toutes sortes. Jusqu’à la fin, après de longs moments de persévérance, on ne comprend toujours pas quel était le but de l’auteur. On dirait bien que son sujet a fini par lui échapper complètement. Vraiment dommage.

À l’assaut de la France

Trois mois après leur sortie au Québec, nos trois carnets font leur apparition sur le marché français ! C,est le temps qu’il faut pour envoyer des exemplaires de presse pour que les représentants fassent le tour des librairies et vérifient l’intérêt du marché. Ensuite, les livres prennent le bateau et traversent l’océan pour finalement arriver à Paris. Dernière étape, ils sont redistribués sur certains magasins.
Françaises, Français, avez-vous compris ?

Chacun son métier #7

Lorsqu’on travaille en librairie, on a l’habitude de se faire poser toutes sortes de questions. On a aussi souvent l’impression que les plus saugrenues sont derrière nous. Détrompons-nous car l’être humain est toujours plus surprenant qu’on le pense, j’en ai encore eu la preuve cet après-midi.
Le téléphone sonne. je réponds et le type me demande s’il peut nous envoyer son manuscrit. Ne sachant si j »avais bien entendu sa requête, je laisse un bon cinq secondes de silence avant de lui dire qu’il appelle dans une librairie. Non seulement c’était bien là son intention, il en rajoute en me demandant si nous pouvions évaluer son manuscrit!
Raccrocher, rire ou répondre sérieusement?
Je reste poli et je lui fais comprendre que ce n’est pas vraiment le rôle d’une librairie que d’évaluer des manuscrits. Je vais même jusqu’à lui proposer de le guider dans sa démarche en lui posant quelques questions sur le manuscrit en question. Je le surestimais. Il a été incapable de me dire si c’était un roman. Il a baragouiné les mots nouvelle et journal et je ne sais plus trop quoi et m’a remercié maladroitement avant de raccrocher.
Je ne sais ce qui m’a pris de ne pas lui proposer de me l’envoyer. Hamac vient peut-être de passer à côté d’un grand… heu… voyons.. heu…