J’ai terminé récemment la lecture du succès de l’heure Les hommes qui n’aimaient pas les femmes de Stieg Larsson. C’est le premier tome de Millenium.
Il y a des longueurs, mais l’ambiance est très forte et les deux personnages principaux (Mikaël Blomkvist et Lisbeth Salander) sont solides et fort attachants.
Je comprends tout à fait l’engouement autour de cette série.
J’ai beaucoup aimé ma lecture.
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Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire
Voilà un livre surprenant.
Tout d’abord, on s’attend à lire une histoire abracadabrante et légère à la sauce indienne, voire même bollywoodienne. Le titre et le début nous le laisse croire du moins. En bon lecteur sceptique que je peux être parfois, j’ai mis du temps à succomber au charme de ce roman. D’abord, il y a la traduction qui semble boiteuse. Même si j’avais un certain plaisir à suivre les déboires extraordinaires de Ram, ça accrochait. Je ne parvenais pas à trouver mon rythme de croisière. En cours de route, j’ai fini par m’abandonner au destin de ce jeune homme de 18 ans qui finit par nous attendrir et nous émouvoir.
Vikas Swarup a trouvé un moyen ingénieux de parler de la pauvreté de son pays d’origine. C’est une belle leçon de courage et d’espoir qui ne tombe jamais dans la facilité.
Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire n’est pas un livre comique. C’est un roman complet.
Merci mhv, c’est grâce à toi si je l’ai lu.
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Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire, Vikas Swarup (10/18)
Replay
Pour cette lecture-ci, je le suis loin d’être dans le coup. Je devais être le seul au monde à ne pas avoir encore lu Replay de Ken Grimwood (le seul de ses 5 romans qui a été traduit en français). Voilà, c’est maintenant fait. On n’en fera pas toute une histoire!
Sérieusement, j’ai adoré. J’aime beaucoup lorsqu’un auteur s’amuse intelligemment avec la notion du temps en exploitant le côté réaliste et existentiel de la chose qui nous ramène nécessairement à notre condition d’être humain. Ici, Jeff meurt une première fois en 1988 à l’âge de 43 ans. Il se retrouve en 1963 à l’âge de 18 ans. Et le cycle recommence avec toute la conscience de sa vie d’avant. Et ainsi de suite.
L’idée est géniale, mais je craignais un peu l’essoufflement comme c’est souvent le cas dans ce genre de projet. En même temps, Replay n’aurait pas traversé le temps si tel avait été le cas. Je faisais confiance au romancier. J’ai eu raison. L’évolution de la situation du personnage principal est tellement intéressante qu’elle maintient le lecteur dans un état d’alerte qui frôle parfois le vertige. C’est un roman qui brille par son inventivité et sa profondeur.
Pour l’anecdote, pendant que je le lisais, il y a eu une double mortalité dans ma famille. À quelques jours d’intervalles, je me suis retrouvé dans le même salon funéraire entouré du même monde. Seul le mort dans la tombe avait changé. Sensation et sentiment des plus étranges.
Si vous êtes de ceux qui n’avez pas encore lu Replay, allez-y sans hésitation. C’est une lecture parfaite pour les vacances. Si vous avez lu et aimé, je vous conseille fortement Le Temps n’est rien d’Audrey Niffenegger et La Deuxième vie de Clara Onyx de Sinclair Dumontais.
Mauve le vierge
Mes dernières lectures m’avaient redonné envie de lire des auteurs que j’avais un peu délaissés avec les années. Christophe Honoré et Bernard Souviraa m’ont ramené à Hervé Guibert. En fouillant dans ma bibliothèque, je me suis alors rendu compte qu’il y avait plusieurs titres de lui que je n’avais pas encore lus, dont Mauve le vierge.
À travers ce recueil de nouvelles, j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture bien particulière de cet auteur. Il m’a tout de même fallu une certaine réadaptation. Après une nouvelle ou deux, j’étais un être reconquis.
Mauve le vierge est loin d’être un titre majeur de Guibert, mais comme dans tous ses livres il y a un petit quelque chose qui séduit, dérange et frappe l’imaginaire.
Il faudrait bien que je profite de ce momentum pour finir de tout lire Hervé Guibert.
La douceur
Deuxième roman de Christophe Honoré que je lis presque coup sur coup, La douceur explore encore en partie le thème de la famille, mais sans l’aspect autofictionnel cette fois. L’histoire tourne autour d’un crime crapuleux commis par deux adolescents. L’auteur s’est intéressé à l’onde de choc que ça peut provoquer dans l’entourage immédiat.
C’est à la fois sensible et cru. La montée dramatique est assez intense. La scène du crime est quasi insupportable. Heureusement que ça se termine dans une certaine douceur.
Christophe Honoré ne me laisse pas indifférent. J’aime le côté brut et limite de son écriture. Elle me touche autant qu’elle me dérange. De lui, dans ma bibliothèque, me reste à lire L’infamille. On devine un peu le thème!
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La douceur, Christophe Honoré (Points)
Personnages désespérés
Je changerais le titre de ce roman de Paula Fox pour Personnages exaspérants. Antipathiques à ce point dans une fiction, c’est assez rare. C’est ce que l’auteur voulait, ça c’est certain. Vous devinez que ça n’a pas mais vraiment pas fonctionné avec moi.
Je n’ai pas aimé Sophie et Otto, ce couple désagréable qui s’enfonce dans une certaine monotonie du quotidien révélée par la morsure d’un chat dont est victime la Sophie en question. À travers des scènes constamment interrompues par le manque d’écoute des uns par rapport aux autres, on découvre leur univers désespéré et désespérant.
Paula Fox nous livre une vision pessimiste du couple et des relations interpersonnelles. Elle réussit tellement bien que tout dans ce livre devient désagréable. À un moment donné, tellement l’irritation augmente, on souhaite le pire aux personnages pour finir par s’en désintéresser totalement.
Lecture éprouvante, donc. C’est certain que ça donne très peu envie de relire un Paula Fox, mais on m’a dit tellement de bien de Côte ouest qu’il faudra bien que je lui donne une autre chance.
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Personnages désespérés, Paula Fox (Folio)
Le livre pour enfants
Ce roman de Christophe Honoré traînait dans ma pile de livres à lire depuis sa sortie en 2005. Jusque là, je ne l’avais pas sélectionné malgré l’envie que j’avais de découvrir cet autre auteur montant de la nouvelle génération d’écrivains français. À force d’entendre parler d’eux, on finit par être curieux.
Qu’est-ce qui m’a décidé à lire ce livre? Un concours de circonstance, mais surtout la lecture de Parades, publié également aux éditions de l’Olivier (une maison qui me comble de plus en plus). Mon instinct ne m’a pas du tout trompé. Dans son écriture, Honoré est sincère, sensible, brute et parfois drôle. Il y a une proche parenté chez ces deux auteurs qui puisent à même leur expérience personnelle pour mieux parler de la complexité des relations amoureuses, particulièrement chez les homosexuels. Leur discours va bien au-delà d’une littérature de genre. C’est une voix littéraire qui témoigne d’une réalité contemporaine de la même façon que peuvent le faire Annie Ernaux et Camille Laurens .
Ce qui m’a fait plaisir en lisant Christophe Honoré, c’est de me rendre compte que le travail d’Hervé Guibert lui survit alors que ses livres, très populaire à la fin des années 80, commencent malheureusement à tomber dans l’oubli. Lire Le livre pour enfants c’est se replonger un peu dans le monde de Guibert. Honoré fait lui-même un lien direct avec son roman Mes parents. D’ailleurs, la famille, même si l’auteur/narrateur tente de dire le contraire, est au coeur de ce roman.
Le livre pour enfants n’en est pas un. C’est un prétexte pour revenir à l’enfance.
3 livres en 2 jours
Non, ce n’est pas le titre du nouveau film mettant en vedette Sandrine Bonnaire ni le résultat d’un quelconque régime minceur. C’est tout simplement le nombre de livres que j’ai terminé coup sur coup. Ça fait partie des avantages de lire plusieurs livres en même temps.
Pardonnez-moi de Amanda Eyre Ward (Buchet Chastel) : C’est l’une des nouveautés de la saison que je voulais absolument lire car j’avais beaucoup aimé À perte de vue découvert grâce au Prix des libraires. Celui-ci m’a, je dois l’avouer, laissé sur ma faim. L’auteure utilise la même structure narrative en nous présentant la narratrice à des époques différentes. Le présent de Nadine, journaliste téméraire, se mélange donc à son passé. La maîtrise n’est pas parfaite. On s’y perd parfois et ça manque surtout d’intensité et possiblement de profondeur malgré un sujet aussi fort que l’Apartheid. Efficace et un peu convenu.
Exilés au nom du roi : Les fils de famille et les faux-sauniers en Nouvelle-France 1723-1749 de Josianne Paul (Septentrion) : on découvre dans ce livre très accessible comment on utilisait les lettres de cachet et comment on protégeait les familles et la population en exilant les petits délinquants et les faux-sauniers en Nouvelle-France. Si actuellement nous devons faire face à une forte contrebande de cigarettes à cause de leur prix trop élevées, au XVIIIe siècle en France, on faisait la contrebande de sel! Ce sont eux qu’on appelait les faux-sauniers, acteurs tout de même importants de notre histoire. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cette fort intéressante première publication de Josianne Paul. Avec le talent qu’elle a, ce ne sera certainement pas la dernière.
Nuits d’épouvante sous la direction de Marie-Andrée Clermont (Vents d’ouest ado) : je passerai vite ce collectif au titre trompeur. Je ne vois pas comment des ados pourraient s’épouvanter en lisant ces histoires de genre un peu convenues.
Parades
Ça doit faire des années que je n’ai pas été soufflé par une lecture à ce point. J’ai eu un rapport de parfaite symbiose avec lui et, même après deux jours, l’intensité demeure et elle n’est pas prête de se résorber. Je l’ai lu à point nommé dans ma vie, ça ne pourrait être plus clair.
Avec Parades, Bernard Souviraa m’a forcé à revenir vingt ans en arrière pour mieux me reconnecter à mon présent, à mon essence. Ce n’est pas rien comme effet. Je me suis reconnu dans les questionnements existentiels de Sébastien, le personnage principal. Je me suis reconnu dans son rapport à l’autre, dans se quête de retrouver cet autre. Je me suis également reconnu dans son univers. Jusque ses rêves d’il y a vingt ans ressemblaient aux miens. C’est simple, l’ambiance générale créée par l’auteur est un peu celle qui régente ma vie.
C’est certain que de plonger dans un univers parallèle au nôtre fait remuer beaucoup de choses et suscite des réactions émotives intenses. Au-delà de tout ça, cette lecture m’a beaucoup rassuré et sera, j’en suis certain, un vecteur pour aller de l’avant. Ce serait trop bête de dire qu’il m’a fait comprendre des choses; chaque jour qui passe nous en fait comprendre. Non, c’est plus fort que ça. Je dirais plutôt que Bernard Souviraa a réussi à toucher aux aspects fondamentaux de ma personnalité. Et ça s’inscrit dans un moment clé de mon existence. Ce roman n’est pas le seul responsable de cette situation. Il y participe.
C’est puissant tout de même l’écriture, la littérature plus précisément.
C’est certain que je voudrais que tout le monde lise ce livre, mais je sais très bien qu’il y a peu de chance qu’il ait le même effet sur vous. Mais sait-on jamais!
Je termine ce billet en m’adressant à Denis G. : merci infiniment de m’avoir permis de faire cette rencontre. Tu ne peux pas savoir à quel point elle est importante pour moi. Sincèrement. Éric x
La machine à orgueil
Si ça n’avait pas été d’une amie, je ne pense pas que j’aurais lu ce livre. Avant de m’y plonger, je ne me sentais pas beaucoup d’affinité avec l’univers de Michel Vézina. Après avoir lu La machine à orgueil, je sais maintenant que je ne me trompais pas.
N’allez pas croire que je n’ai pas apprécié ma lecture car il y a de très bonne séquences dans ce roman. On les retrouve surtout au début et à la fin. Au début, Djipi se réfugie dans le bois pour en finir avec la vie. Il ne supporte pas le suicide de Mado. À la fin, on assiste à une certaine rédemption par rapport à la vie.
Entre les deux, ce n’est pas toujours convainquant. Djipi relate sans cesse (et trop) les épisodes de son passé underground et c’est parfois forcé par rapport à l’action principale. Dit plus simplement: ça n’apporte pas toujours quelque chose au roman. On n’est plus avec Djipi et L’Allumé. C’est Michel Vézina qu’on entend nous relater ses frasques de jeunesse. C’est dommage.
J’aurais aimé aller plus au fond des choses avec Djipi comme me l’avait laissé croire le début. À la place, j’ai fait le tour de l’Europe des années 80 avec un punk pour guide. Du moins, c’est l’impression qui me reste de ce livre.