Cette année, pour mon plus grand plaisir, j’ai renoué avec les spectacles en salle et j’ai recommencé à m’acheter plus régulièrement des disques. Mon flair est plutôt bon si je me fie à l’impact positif et émotif que toutes ce choses vues et entendues ont pu avoir sur moi.
Voici, toujours en ordre d’improtance, mon palmares culturel de l’année (excluant le cinéma):
1. Pierre Lapointe X2: pour sa forêt des mal-aimés que j’ai vu à la salle J.Antonio-Thompson de Trois-Rivières en janvier et pour la version symphonique sur disque avec l’Orchestre métropolitain de Montréal dirigé par Yannick Nézet-Séguin. Impossible pour moi de traverser cette forêt sans être remuer jusqu’au fond de mes tripes.
2. Forêts de Wajdi Mouawad que j’ai vu au Trident en février dernier. Un moment de théâtre inoubliable comme on en voit peu dans une vie.
3. Perreau et la lune de Yann Perreau vu au Petit Champlain en octobre. Physique, poétique et acrobatique, Perreau excelle dans l’art de la scène.
4. Vers à soi de Jorane (Tacca musique). Une artiste en pleine possession de ses moyens qui fait de la musique sans concession mais tellement inspirée.
5. Marie-Jo Thério et le Consort contemporain de Québec vu au somptueux Palais Montcalm. Un match parfait entre l’univers éclatée de Marie-Jo Thério et la musique contemporaine. Soirée unique.
6. Tam-Tam de Sylvie Paquette (Audiogram). Daniel Bélanger, avec une réalisation totalement au service de la chanteuse, permet à Sylvie Paquette de signer le meilleur album de sa carrière.
7. C’est juste de la télé, émission animée par André Robitaille avec Marc Cassivi, Chantal Lamarre et Monique Simard diffusée à ARTV. On y fait l’autopsie de la télé chaque semaine, C’est intelligent, instructif, incisif, drôle, inventif et fort intéressant.
8. L’Échec du matériel de Daniel Bélanger (Audiogram). Retour aux sources ou un pas dans une autre direction? Peu importe. L.’album est excellent et Daniel Bélanger fait mouche une fois de plus.
9. Marie-Thérèse Fortin chante Barbara vu au Petit Champlain en mai. Pour la puissante et vibrante évocation de cette grande chanteuse qu’aura été Barbara.
10. Loose de Nelly Furtado (Geffen). De la pop accrocheuse à la fois musclée et sensible. Pour avoir si bien accompagné mes vacances estivales.
Archives mensuelles : décembre 2007
Palmares 2007: lectures
L’année qui s’achève ne m’a pas énormément fourni de moments de grâce littéraires, mais j’ai tout de même réussi à établir un très bon palmares de lecture.
Les voici en ordre d’importance:
1. Kafka sur le rivage, Haruki Murakami (10/18)
2. Un petit bruit sec, Myriam Beaudoin (Triptyque)
3. Vingt-Quatre Heures d’une femme sensible, Constance de Salm (Phébus)
4. Réveillez-vous, Monsieur!, Jonathan Ames (Joelle Losfeld)
5. Winkie, Cliffrod Chase (10/18)
6. Chute, Geneviève Robitaille (J’ai vu)
7. Une épouse presque parfaite, Laurie Colwin (Livre de poche)
8. C’est quand le bonheur, Martine Delvaux (Héliotrope)
9. La voix, Arnaldur Indridason (Métailié)
10. Mercredi soir au bout du monde, Hélène Rioux (XYZ)
Et le vôtre, il ressemblerait à quoi?
Aide à l’édition et livre électronique
Mercredi 19 décembre, Josée Verner annonçait, en tant que ministre du patrimoine canadien, les sommes que Patrimoine Canada remettait cette année aux éditeurs québécois dans le cadre du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ).
À cette occasion, Gilles Herman, directeur des éditions du Septentrion, a donné une entrevue au journaliste Pierre Blais, entrevue diffusée dans l’émission Retour sur le monde du mercredi 19 décembre.
Lien pertitnent : Denis Vaugeois, L’Amour du livre, Septentrion, 2005.
Que vous souhaiter?
Ma famille, mes amis et mes connaissances n’ont pas participé à mon bloque (sauf Gabrielle, une fois, à ma demande). C’est dire que les autres personnes qui ont pris le temps de m’écrire me sont ou totalement inconnues, ou presque, pour ce qui est des gens ayant un lien avec Septentrion : Adeline et Gilles, que j’ai déjà rencontrés, et France et Éric, que je n’ai cependant jamais vus. Il reste donc 34 autres personnes dont je ne connais que la signature, et le blogue pour ceux qui en ont un. Une petite exception encore une fois (la vie en est remplie) : Venise, dont la participation si régulière (et ma lecture sans faille de son propre blogue, même si je n’y participe plus depuis qu’il faut être inscrit sur Blogger/Google, ce que je n’ai pas encore pris le temps de faire) me l’a rendue si familière que j’ai l’impression qu’elle fait un peu partie de ma vie. Un gros merci d’être là, Venise.
Que souhaiter, donc, à 39 personnes que je ne connais pas? Remarquez que ce ne doit pas être si compliqué, puisque je viens de recevoir à l’instant, au moment même où je rédige cette note (c’est ce que l’on appelle la synchronicité), des vœux de nul autre que… Le Robert. Eh oui! Encore un peu et je vais m’envier d’avoir d’aussi prestigieuses relations. Le courriel s’intitule : Le Robert vous souhaite de joyeuses fêtes! Il ne m’a jamais vue non plus, et pourtant il a pensé à moi. Ce doit être Le Grand, l’électronique, pour lequel j’ai fait un gros achat au début de l’année; Le Petit, lui, que je fréquente pourtant depuis beaucoup plus longtemps, ne sait même pas que j’existe.
À vous tous et toutes, donc, je souhaite aussi de joyeuses fêtes, bien sûr, et outre l’indispensable santé (du moins à mes yeux) et la prospérité (si tant est qu’elle vous attire et que vous l’attendiez encore), j’ai envie de vous souhaiter rien de moins que d’apprécier tout ce que vous avez déjà de bien et de bon dans votre vie, c’est-à-dire non pas le bonheur à venir (c’est trop risqué), mais celui au quotidien, plus certain et plus accessible si l’on prend le temps de s’y arrêter.
Merci de votre participation et bravo pour la créativité dont vos messages font preuve. Je m’adresse ici à :
Venise, Cobab, André Sénécal, Jean-Marie Pineau, Annie, Gabrielle, Lucie, Gilles Herman, Adeline, Claude Verreault, Sandra, France, Louise Dandeneau-Granger, Étolane, Marie-Élaine Michaud, Jessica Hébert, flemay, Marie-Désy Field, Roxanne Harrisson, Oleg Kuzin, Éric Simard, Johanne Paquette, C.C.V., Linda Larocque, Annie Pronovost, Maryse Bissonnette, Catherine Bolduc, Violaine Ducharme, Jocelyne Vézina, Christine Smeets, Gilbert Dion, Diane Robertson, Myriam Arsenault, Fabienne Chassé, André Sirois, le fouineux, Karine Bélanger, Manon Tremblay et Anonyme.
Que la paix…
Il ne s’agit pas de mes vœux pour 2008, quoique, tenez, j’en profite pour vous (et me) la souhaiter par la même occasion cette paix tant recherchée. Peut-être alors saurons-nous mieux jouer notre rôle d’artisans de la beauté du monde*.
Mais aujourd’hui, je voulais plutôt vous faire part de mon interrogation quant aux bons vœux qu’un organisme a transmis dans une circulaire à sa petite communauté (dont je fais partie). Ils étaient formulés ainsi: «Que la paix et la joie vous enveloppent de sa tendresse!»
De beaux mots, n’est-ce pas? Mais encore? Qu’est-ce que ça veut dire au juste? Du coup, cela m’amène à réfléchir à cette question: lorsqu’une phrase n’a aucun sens, est-ce dû à un simple manque d’habileté ou le flafla trahit-il forcément une absence de sincérité?
J’aimerais bien avoir votre avis là-dessus.
D’ici là, joyeuses fêtes et que la paix…
* Jean Proulx, Artisans de la beauté du monde, Septentrion, 2002.
Bonheurs d’occasion #3
La voix d’Arnaldur Indridason (Métailié) : Je lis très peu de romans policiers mais il semble que je sache bien les choisir. Le fait que La voix se passe en Islande a pesé dans la balance. Le roman débute avec la découverte d’un cadavre dans une chambre d’hôtel. La victime est habillée en Père Noël. L’enquête nous fait découvrir le passé de cet homme solitaire et mystérieux et aussi les tourments de l’enquêteur. On ne doit pas lire ce livre seulement pour l’intrigue. Il faut le lire pour les personnages qui sont loin d’être unidimensionnels, pour la profondeur psychologique qui s’en dégage, pour l’humour sympathique d’Indridason et pour la forte atmosphère qui enrobe tout ça.
Dans le scriptorium de Paul Auster (Leméac/Actes sud) : Cette dernière plaquette de l’auteur n’est certes pas le meilleur livre qu’il ait écrit. La plupart des amateurs de Paul Auster s’entendraient pour l’affirmer. Toutefois, Dans le scriptorium ne laisse pas le lecteur indifférent. L’histoire de cet homme qui se retrouve dans une pièce fermée sans trop savoir ce qu’il fait réellement là, bien qu’elle soit floue, m’a interpellé. J’y ai vu une forte allégorie sur le vieillissement et toutes les pertes s’y rattachant. Pour les fans de l’auteur.
Le souffle de la hyène de Pierre Bottero (Rageot) : Celui à qui l’on doit la série à succès La quête d’Ewilan frappe peut-être plus fort (en ce qui me concerne du moins) avec ce premier tome d’une nouvelle trilogie intitulée L’autre. L’autre, une créature qui sommeillait dans les profondeurs de la terre depuis des siècles, est libérée accidentellement par des archéologues. Nathan et Shaé, deux jeunes adolescents ayant des dons particuliers, sont investis de la périlleuse mission de capturer cette créature menaçante. L’intrigue, qui flirte avec l’horreur, est vraiment captivante, très rythmée et juste assez complexe pour nous surprendre et maintenir notre attention jusqu’au bout. Un grand bonheur d’occasion.
La femme du Vième de Douglas Kennedy (Belfond) : Réglons une chose tout de suite : oui la fin est décevante. On m’avait prévenu, j’ai voulu ne pas le croire, mais on avait raison. Ne pas lire ce roman serait tout de même une erreur. J’ai eu un plaisir fou à suivre les déboires de cet américain qui débarque à Paris pour fuir son pays et qui se retrouve dans les bas-fonds parisiens. Ça paraît que Douglas Kennedy connaît bien cette ville. Il en fait ressortir tout le côté sordide dans un style qui rappelle les romans noirs. En même temps, il nous fait sourire par son côté loufoque. Un heureux mélange des genres qui séduit le lecteur. C’est juste dommage que la fin un peu surnaturelle vienne un peu gâcher le tout. Une première incursion dans l’œuvre de Kennedy vivifiante et certainement pas la dernière.
Journal d’un étudiant japonais à Paris de Christophe Léon (Serpent à plumes) : Quel étrange objet littéraire que ce roman français qui puise à même les principaux courants littéraires japonais. En principe, ce journal est celui de Tarô, cet étudiant japonais étudiant à Paris. En fait, ce n’est pas vraiment un journal. C’est une sorte d’ébauche de roman dans lequel plusieurs personnages interviennent à travers les écrits de ce Tarô en question qui aurait peut-être découpé en rondelles quelques filles de passage! Réalité ou fiction? Peu importe. Christophe Léon nous convie à pénétrer dans un univers bien particulier en jouant habilement avec l’invraisemblance. Pas mal du tout. Une belle curiosité pour ceux qui aime le dépaysement littéraire.
Leçon de base en quatre étapes
Au fil des années, la période des fêtes capitaliste a vu poindre le phénomène des listes de Noël qui viennent enlever toute créativité et spontanéité à la course folle aux cadeaux. On retrouve de tout sur ces fameuses listes et surtout beaucoup de choses introuvables, au grand dam de celui qui l’a entre les mains.
Évidemment, on retrouve des suggestions de livres datant de Mathusalem ou difficilement trouvables en librairie. On a beau le dire au client, ce dernier s’entête à vouloir offrir les titres qu’on a mis sur la liste. À moins de deux semaines avant Noël, l’entêtement continue. En librairie, on a rarement autant de demandes incongrues qu’en cette période de réjouissance qui ne l’est pas toujours. La clientèle, de plus en plus Adulte-Roi, ne semble pas comprendre les contraintes auxquelles on doit faire face pour recevoir un livre à temps pour Noël.
Voici une leçon de base en quatre étapes pour démystifier notre réalité.
1. Même les bonnes libraires généralistes ne peuvent tout avoir en magasin. Elles ne sont pas munies d’un énorme entrepôt dans lequel on retrouverait tous les titres en quantité industrielle. On laisse ça au Père Noël.
2. Si nous ne l’avons pas en magasin, reste la commande spéciale. S’il est disponible chez le distributeur, il faut prévoir un bon 7-10 jours de délai (il peut arriver avant mais ce n’est pas garanti). Ce délai peut paraître long, mais, au risque de vous décevoir, votre commande n’est pas envoyée directement chez le distributeur au moment même où on la prend. Elle peut se faire le lendemain ou le surlendemain et elle doit être traitée chez le fournisseur avant qu’elle nous parvienne, la plupart du temps, de Montréal. Non, vous ne pouvez pas l’acheter directement du distributeur. Non, vous ne pouvez pas la recevoir par Puro. Du cas par cas serait trop lourd à gérer.
3. Les livres demandés ne sont pas nécessairement disponibles chez le distributeur. Dans le jargon du métier, il y a plusieurs appellations : manquant, épuisé ou en réimpression. Manquant signifie que le distributeur n’en a plus en stock momentanément et qu’il attend sa commande de l’éditeur. Le délai : 4-6 semaines. Épuisé signifie que le livre n’est plus édité, donc impossible de le commander. Un statut de réimpression signifie que l’éditeur projette de le rééditer éventuellement mais on ne sait pas quand.
4. Certains éditeurs européens ne sont pas distribués au Canada. Il faut que la librairie offre le service de commandes européennes. Délai : plusieurs mois.
Voilà autant de contraintes qui fait que le livre convoité ait de fortes de chances de ne pas arriver à temps pour Noël. Nous servir l’argument que le livre existe et qu’il vous le faut absolument pour le 24 décembre ne sert à rien. Peu importe l’Adulte-Roi qui se trouve devant nous, dans notre monde réel, la magie n’existe pas.
Conseil de votre libraire : prévoyez donc un plan B!
Le Monde en français…
Sur le site du journal Le Monde, on peut s’abonner aux newsletters et consulter le desk (http://www.lemonde.fr/)…
Ah oui, j’oubliais… la page est en français.
Mais, pour être juste, je dois ajouter que La Presse aussi a ses newsletters (http://www.lapresse.tn/).
La tournée d’automne #3
Voici cette troisième tournée d’automne plutôt hivernale et toujours aussi féminine.
Les secrets du manoir de Martine Latulippe (Québec-Amérique jeunesse/Titan) : Martine Latulippe fait partie des belles rencontres que j‘ai faites cet automne à l’émission Encrage. Suite à cette rencontre, j’avais envie de vous parler brièvement de son dernier roman jeunesse. Pas parce qu’il est extraordinaire. Non. Plutôt parce qu’il y a justesse dans le ton, dans l’écriture et dans l’histoire pourtant simple qui se déroule dans un manoir un peu mystérieux le temps d’un été. Amour et inquiétude préoccupent la jeune Rosalie. Martine Latulippe ne tombe jamais dans la mièvrerie sentimentale ni dans les excès de style. Ça donne un roman charmant qui, je l’espère, saura plaire aux jeunes lecteurs.
Les carnets de Douglas de Christine Eddie (Alto) : voir mon commentaire sur le site La recrue du mois
Le dernier frère de Natacha Appanah (de l’olivier) : Elle-même originaire de cette île, l’auteure s’est inspirée d’un fait historique s’étant produit à l’île Maurice durant la seconde guerre mondiale pour écrire ce roman prenant. À l’époque, un camp de réfugiés juifs, qu’on amenait par bateaux, avait été créé. Raj, un jeune garçon de dix ans, après avoir perdu ses deux frères, se lie d’amitié avec David, un jeune de son âge prisonnier de ce camp. Raj, à la vie à la mort, portera sur ses épaules le sort de ce frère-ami. Émotions garanties.
De grâce et de vérité de Jennifer Johnston (Belfond) : J’ai découvert cette auteure irlandaise par hasard. J’avais été attiré par la couverture mélancolique de Petite musique des adieux. Mon flair m’avait donné raison. Je suis tombé sous le charme de Jennifer Johnston. Avec De grâce et de vérité, peut-être avec moins de force, elle réussit encore à m’interpeller. Ici, on suit le drame intime de Sally, une actrice de renom qui se fait larguer par son mari alors qu’elle s’y attend le moins. Remonte à la surface une enfance trouble qui l’empêche de s’épanouir réellement. Ça sent le mélodrame, mais ce n’en est pas. C’est plus subtil car il y a le ton Jennifer Johnston qui fait toute la différence. Pour l’ambiance et la profondeur.
De ses mains de Rebecca Harding Davis (Phébus) : Les rééditions d’oeuvres tombées dans l’oubli que réédite Phébus régulièrement m’attirent toujours. Après Vingt-quatre heures d’une femme sensible qui m’avait réjoui, j’espérais que le petit miracle se reproduise avec De ses mains, roman social que l’on considère comme étant un des textes fondateurs de la littérature américaine. Fondateur, je veux bien mais, à part sa valeur historique, cette histoire de mineurs vivant dans des conditions de vie exécrables et qui rêvent d’une vie meilleure est loin de m’avoir passionné ou remué.
La toile entrepreneuriale, vous connaissez?
Sinon, et que vous êtes travailleur ou travailleuse autonome, cela pourrait vous intéresser. Il s’agit d’un site Web réalisé conjointement par la Fondation de l’entrepreneurship et le Réseau Entreprendre ATTAQ Québec. Vous y trouverez les rubriques suivantes :
- Associations et/ou regroupements;
- Boîte à outils (références et outils à consulter en ligne);
- Contrats/appels d’offres;
- Cyber-Magazines;
- Ressources financières;
- Ressources techniques (assurances, aspects juridiques, questions financières, statut);
- Services aux entreprises (soutien au développement);
- Ressources gouvernementales.
Rendez-vous à: http://www.entrepreneurship.qc.ca/fr/accueil/taoutils.asp.