Tous les articles par Eric Simard

Palmares 2007: littérature jeunesse

Pour parfaire l’éducation de Jules, pour votre plaisir ou par simple curiosité, voici donc mon palmares de littérature pour la jeunesse de l’année qui vient de s’écouler.
1. Le combat d’hiver de Jean-Claude Mourlevat (Gallimard jeunesse)
2. Le choix d’aimer de Malorie Blackman (Milan macadam)
3. L’affaire Jennifer Jones/Judy portée disparue de Anne Cassidy (Milan macadam)
4. La fille du Docteur Baudoin de Marie-Aude Murail (École des loisirs/Médium)
5. Le royaume de Kensuké de Michael Morpurgo (Folio junior)
6. La mandragore de Jacques Lazure (soulières)
7. Le soleil de Carla de Camille Pouzol (Hachette/Planète filles)
8. Molly Moon tome 1 et 2 de Georgia Byng (Livre de poche jeunesse)
9. Le souffle de la hyène de Pierre Bottero (Rageot)
10. La saga du grand corbeau de Sharon Stewart (Boréal inter)

Résolution

Je ne suis pas du genre « résolution », mais certaine s’impose à nous. Comme je n’avance pas suffisamment à mon goût dans la correction de mon recueil de nouvelles Être, j’ai pris celle d’y travailler une heure par jour jusqu’à ce qu’il soit terminé. Comme ça, il pourra paraître au mois d’août comme prévu. Sachant cela, mes milliers d’admirateurs seront alors satisfaits et passeront ainsi une meilleure année 2008.
Je compte sur vous pour me mettre de la pression et, en retour, je vous ferai régulièrement un comtpe rendu honnête de ma démarche. Sans plus tarder, j’y vais de ce pas…

Palmares 2007: culture

Cette année, pour mon plus grand plaisir, j’ai renoué avec les spectacles en salle et j’ai recommencé à m’acheter plus régulièrement des disques. Mon flair est plutôt bon si je me fie à l’impact positif et émotif que toutes ce choses vues et entendues ont pu avoir sur moi.
Voici, toujours en ordre d’improtance, mon palmares culturel de l’année (excluant le cinéma):
1. Pierre Lapointe X2: pour sa forêt des mal-aimés que j’ai vu à la salle J.Antonio-Thompson de Trois-Rivières en janvier et pour la version symphonique sur disque avec l’Orchestre métropolitain de Montréal dirigé par Yannick Nézet-Séguin. Impossible pour moi de traverser cette forêt sans être remuer jusqu’au fond de mes tripes.
2. Forêts de Wajdi Mouawad que j’ai vu au Trident en février dernier. Un moment de théâtre inoubliable comme on en voit peu dans une vie.
3. Perreau et la lune de Yann Perreau vu au Petit Champlain en octobre. Physique, poétique et acrobatique, Perreau excelle dans l’art de la scène.
4. Vers à soi de Jorane (Tacca musique). Une artiste en pleine possession de ses moyens qui fait de la musique sans concession mais tellement inspirée.
5. Marie-Jo Thério et le Consort contemporain de Québec vu au somptueux Palais Montcalm. Un match parfait entre l’univers éclatée de Marie-Jo Thério et la musique contemporaine. Soirée unique.
6. Tam-Tam de Sylvie Paquette (Audiogram). Daniel Bélanger, avec une réalisation totalement au service de la chanteuse, permet à Sylvie Paquette de signer le meilleur album de sa carrière.
7. C’est juste de la télé, émission animée par André Robitaille avec Marc Cassivi, Chantal Lamarre et Monique Simard diffusée à ARTV. On y fait l’autopsie de la télé chaque semaine, C’est intelligent, instructif, incisif, drôle, inventif et fort intéressant.
8. L’Échec du matériel de Daniel Bélanger (Audiogram). Retour aux sources ou un pas dans une autre direction? Peu importe. L.’album est excellent et Daniel Bélanger fait mouche une fois de plus.
9. Marie-Thérèse Fortin chante Barbara vu au Petit Champlain en mai. Pour la puissante et vibrante évocation de cette grande chanteuse qu’aura été Barbara.
10. Loose de Nelly Furtado (Geffen). De la pop accrocheuse à la fois musclée et sensible. Pour avoir si bien accompagné mes vacances estivales.

Palmares 2007: lectures

L’année qui s’achève ne m’a pas énormément fourni de moments de grâce littéraires, mais j’ai tout de même réussi à établir un très bon palmares de lecture.
Les voici en ordre d’importance:
1. Kafka sur le rivage, Haruki Murakami (10/18)
2. Un petit bruit sec, Myriam Beaudoin (Triptyque)
3. Vingt-Quatre Heures d’une femme sensible, Constance de Salm (Phébus)
4. Réveillez-vous, Monsieur!, Jonathan Ames (Joelle Losfeld)
5. Winkie, Cliffrod Chase (10/18)
6. Chute, Geneviève Robitaille (J’ai vu)
7. Une épouse presque parfaite, Laurie Colwin (Livre de poche)
8. C’est quand le bonheur, Martine Delvaux (Héliotrope)
9. La voix, Arnaldur Indridason (Métailié)
10. Mercredi soir au bout du monde, Hélène Rioux (XYZ)
Et le vôtre, il ressemblerait à quoi?

Bonheurs d’occasion #3

La voix d’Arnaldur Indridason (Métailié) : Je lis très peu de romans policiers mais il semble que je sache bien les choisir. Le fait que La voix se passe en Islande a pesé dans la balance. Le roman débute avec la découverte d’un cadavre dans une chambre d’hôtel. La victime est habillée en Père Noël. L’enquête nous fait découvrir le passé de cet homme solitaire et mystérieux et aussi les tourments de l’enquêteur. On ne doit pas lire ce livre seulement pour l’intrigue. Il faut le lire pour les personnages qui sont loin d’être unidimensionnels, pour la profondeur psychologique qui s’en dégage, pour l’humour sympathique d’Indridason et pour la forte atmosphère qui enrobe tout ça.
Dans le scriptorium de Paul Auster (Leméac/Actes sud) : Cette dernière plaquette de l’auteur n’est certes pas le meilleur livre qu’il ait écrit. La plupart des amateurs de Paul Auster s’entendraient pour l’affirmer. Toutefois, Dans le scriptorium ne laisse pas le lecteur indifférent. L’histoire de cet homme qui se retrouve dans une pièce fermée sans trop savoir ce qu’il fait réellement là, bien qu’elle soit floue, m’a interpellé. J’y ai vu une forte allégorie sur le vieillissement et toutes les pertes s’y rattachant. Pour les fans de l’auteur.
Le souffle de la hyène de Pierre Bottero (Rageot) : Celui à qui l’on doit la série à succès La quête d’Ewilan frappe peut-être plus fort (en ce qui me concerne du moins) avec ce premier tome d’une nouvelle trilogie intitulée L’autre. L’autre, une créature qui sommeillait dans les profondeurs de la terre depuis des siècles, est libérée accidentellement par des archéologues. Nathan et Shaé, deux jeunes adolescents ayant des dons particuliers, sont investis de la périlleuse mission de capturer cette créature menaçante. L’intrigue, qui flirte avec l’horreur, est vraiment captivante, très rythmée et juste assez complexe pour nous surprendre et maintenir notre attention jusqu’au bout. Un grand bonheur d’occasion.
La femme du Vième de Douglas Kennedy (Belfond) : Réglons une chose tout de suite : oui la fin est décevante. On m’avait prévenu, j’ai voulu ne pas le croire, mais on avait raison. Ne pas lire ce roman serait tout de même une erreur. J’ai eu un plaisir fou à suivre les déboires de cet américain qui débarque à Paris pour fuir son pays et qui se retrouve dans les bas-fonds parisiens. Ça paraît que Douglas Kennedy connaît bien cette ville. Il en fait ressortir tout le côté sordide dans un style qui rappelle les romans noirs. En même temps, il nous fait sourire par son côté loufoque. Un heureux mélange des genres qui séduit le lecteur. C’est juste dommage que la fin un peu surnaturelle vienne un peu gâcher le tout. Une première incursion dans l’œuvre de Kennedy vivifiante et certainement pas la dernière.
Journal d’un étudiant japonais à Paris de Christophe Léon (Serpent à plumes) : Quel étrange objet littéraire que ce roman français qui puise à même les principaux courants littéraires japonais. En principe, ce journal est celui de Tarô, cet étudiant japonais étudiant à Paris. En fait, ce n’est pas vraiment un journal. C’est une sorte d’ébauche de roman dans lequel plusieurs personnages interviennent à travers les écrits de ce Tarô en question qui aurait peut-être découpé en rondelles quelques filles de passage! Réalité ou fiction? Peu importe. Christophe Léon nous convie à pénétrer dans un univers bien particulier en jouant habilement avec l’invraisemblance. Pas mal du tout. Une belle curiosité pour ceux qui aime le dépaysement littéraire.

Leçon de base en quatre étapes

Au fil des années, la période des fêtes capitaliste a vu poindre le phénomène des listes de Noël qui viennent enlever toute créativité et spontanéité à la course folle aux cadeaux. On retrouve de tout sur ces fameuses listes et surtout beaucoup de choses introuvables, au grand dam de celui qui l’a entre les mains.
Évidemment, on retrouve des suggestions de livres datant de Mathusalem ou difficilement trouvables en librairie. On a beau le dire au client, ce dernier s’entête à vouloir offrir les titres qu’on a mis sur la liste. À moins de deux semaines avant Noël, l’entêtement continue. En librairie, on a rarement autant de demandes incongrues qu’en cette période de réjouissance qui ne l’est pas toujours. La clientèle, de plus en plus Adulte-Roi, ne semble pas comprendre les contraintes auxquelles on doit faire face pour recevoir un livre à temps pour Noël.
Voici une leçon de base en quatre étapes pour démystifier notre réalité.
1. Même les bonnes libraires généralistes ne peuvent tout avoir en magasin. Elles ne sont pas munies d’un énorme entrepôt dans lequel on retrouverait tous les titres en quantité industrielle. On laisse ça au Père Noël.
2. Si nous ne l’avons pas en magasin, reste la commande spéciale. S’il est disponible chez le distributeur, il faut prévoir un bon 7-10 jours de délai (il peut arriver avant mais ce n’est pas garanti). Ce délai peut paraître long, mais, au risque de vous décevoir, votre commande n’est pas envoyée directement chez le distributeur au moment même où on la prend. Elle peut se faire le lendemain ou le surlendemain et elle doit être traitée chez le fournisseur avant qu’elle nous parvienne, la plupart du temps, de Montréal. Non, vous ne pouvez pas l’acheter directement du distributeur. Non, vous ne pouvez pas la recevoir par Puro. Du cas par cas serait trop lourd à gérer.
3. Les livres demandés ne sont pas nécessairement disponibles chez le distributeur. Dans le jargon du métier, il y a plusieurs appellations : manquant, épuisé ou en réimpression. Manquant signifie que le distributeur n’en a plus en stock momentanément et qu’il attend sa commande de l’éditeur. Le délai : 4-6 semaines. Épuisé signifie que le livre n’est plus édité, donc impossible de le commander. Un statut de réimpression signifie que l’éditeur projette de le rééditer éventuellement mais on ne sait pas quand.
4. Certains éditeurs européens ne sont pas distribués au Canada. Il faut que la librairie offre le service de commandes européennes. Délai : plusieurs mois.
Voilà autant de contraintes qui fait que le livre convoité ait de fortes de chances de ne pas arriver à temps pour Noël. Nous servir l’argument que le livre existe et qu’il vous le faut absolument pour le 24 décembre ne sert à rien. Peu importe l’Adulte-Roi qui se trouve devant nous, dans notre monde réel, la magie n’existe pas.
Conseil de votre libraire : prévoyez donc un plan B!

La tournée d’automne #3

Voici cette troisième tournée d’automne plutôt hivernale et toujours aussi féminine.
Les secrets du manoir de Martine Latulippe (Québec-Amérique jeunesse/Titan) : Martine Latulippe fait partie des belles rencontres que j‘ai faites cet automne à l’émission Encrage. Suite à cette rencontre, j’avais envie de vous parler brièvement de son dernier roman jeunesse. Pas parce qu’il est extraordinaire. Non. Plutôt parce qu’il y a justesse dans le ton, dans l’écriture et dans l’histoire pourtant simple qui se déroule dans un manoir un peu mystérieux le temps d’un été. Amour et inquiétude préoccupent la jeune Rosalie. Martine Latulippe ne tombe jamais dans la mièvrerie sentimentale ni dans les excès de style. Ça donne un roman charmant qui, je l’espère, saura plaire aux jeunes lecteurs.
Les carnets de Douglas de Christine Eddie (Alto) : voir mon commentaire sur le site La recrue du mois :-)
Le dernier frère de Natacha Appanah (de l’olivier) : Elle-même originaire de cette île, l’auteure s’est inspirée d’un fait historique s’étant produit à l’île Maurice durant la seconde guerre mondiale pour écrire ce roman prenant. À l’époque, un camp de réfugiés juifs, qu’on amenait par bateaux, avait été créé. Raj, un jeune garçon de dix ans, après avoir perdu ses deux frères, se lie d’amitié avec David, un jeune de son âge prisonnier de ce camp. Raj, à la vie à la mort, portera sur ses épaules le sort de ce frère-ami. Émotions garanties.
De grâce et de vérité de Jennifer Johnston (Belfond) : J’ai découvert cette auteure irlandaise par hasard. J’avais été attiré par la couverture mélancolique de Petite musique des adieux. Mon flair m’avait donné raison. Je suis tombé sous le charme de Jennifer Johnston. Avec De grâce et de vérité, peut-être avec moins de force, elle réussit encore à m’interpeller. Ici, on suit le drame intime de Sally, une actrice de renom qui se fait larguer par son mari alors qu’elle s’y attend le moins. Remonte à la surface une enfance trouble qui l’empêche de s’épanouir réellement. Ça sent le mélodrame, mais ce n’en est pas. C’est plus subtil car il y a le ton Jennifer Johnston qui fait toute la différence. Pour l’ambiance et la profondeur.
De ses mains de Rebecca Harding Davis (Phébus) : Les rééditions d’oeuvres tombées dans l’oubli que réédite Phébus régulièrement m’attirent toujours. Après Vingt-quatre heures d’une femme sensible qui m’avait réjoui, j’espérais que le petit miracle se reproduise avec De ses mains, roman social que l’on considère comme étant un des textes fondateurs de la littérature américaine. Fondateur, je veux bien mais, à part sa valeur historique, cette histoire de mineurs vivant dans des conditions de vie exécrables et qui rêvent d’une vie meilleure est loin de m’avoir passionné ou remué.

Prix des libraires du Québec 2008 – L’analyse

Je dois commencer par vous avouer que ça m’a fait tout drôle de prendre connaissance de la liste préliminaire puisque pour la première fois en cinq ans, je ne fais pas partie du comité. Évidemment, je ne la regarde pas du même œil que la plupart d’entre vous. En plus, je sais que ce n’a pas du être une liste facile à établir compte tenu du fait qu’aucun titre ne s’est réellement démarqué en 2007 alors que l’an dernier ce fut tout le contraire.
Cela étant dit (comme dirait Pinard), ça donne un résultat surprenant et un peu déroutant qui ne fera pas l’unanimité.
Moi, je la trouve intéressante cette liste si on prend le temps de l’analyser. Elle a quelque chose d’atypique.
Du côté québécois, une bonne majorité des titres est le fruit du travail de nouveaux auteurs. On remarque aussi la forte présence de jeunes maisons d’éditions (ou de collections) sur la liste préliminaire. Alto (avec trois titres) Marchand de feuilles (2), HMH revampé (2) et Septentrion avec sa nouvelle collection hamac (1) comptent pas moins de 8 titres sur 12!!!!!!!! Boréal (2), Leméac et XYZ se partagent le reste.
Si on sait lire entre les lignes, c’est un message significatif que le comité envoie inconsciemment aux maisons d’éditions québécoises bien ancrées dans le milieu littéraire depuis de nombreuses années. Le message envoyé est peut-être le suivant : on veut lire autre chose que ce qu’on a l’habitude de nous donner. Ça signifie aussi que notre littérature est en pleine mutation. Ce changement est perceptible depuis quelques années et il nous saute aux yeux maintenant. Certains éditeurs, s’ils savent faire preuve d’humilité, n’auront pas le choix de s’ajuster.
Pour revenir à cette fameuse liste, je suis tout de même perplexe devant tous ces titres que je n’ai pas lus malgré le fait que je lise beaucoup. Catégorie romans québécois, je ne peux me vanter que d’en avoir lu trois : Le reste du temps, Un taxi la nuit et Les carnets de Douglas. Je prévois en lire peut-être cinq autres : Parfum de poussière, Espèces en voie de disparition, Chroniques du lézard, Le froid modifie la trajectoire des poissons et Clark et les autres. Ça en ferait au moins 9/12.
Pas grand-chose à dire des romans hors Québec sinon que je me réjouis de voir que La voix en fasse partie ainsi que Le dernier frère. Pour les autres, je ne peux absolument rien dire puisque je ne les ai pas lus. Deux d’entre eux (Le nid du serpent, À l’abri de rien) n’attendent que je les ouvre depuis trop longtemps. Les autres ne me disent rien pour l’instant. J’attendrai de connaître les cinq finalistes pour me décider.
Ne me reste qu’à souhaiter un bon marathon de lecture aux membres du comité qui devront se taper toute la sélection en un mois et demi pendant que je pourrai lire ce que bon me semble à mon propre rythme :-)

Prix des libraires du Québec 2008 – la liste préliminaire

Je devais vous livrer une troisième tournée d’automne, mais le dévoilement de la liste préliminaire 2008 du Prix des libraires du Québec aujourd’hui même vient bousculer mes plans. Pour le moment, je vous laisse le soin d’émettre vos commentaires sans vous dévoiler les miens. Je décortiquerai cette liste dans mon prochain billet.
Sans plus tarder, la voici donc.
Romans québécois
Clark et les autres, Stéphane Bertrand (Hurtubise HMH)
Le reste du temps, Esther Croft (XYZ éditeur)
Les carnets de Douglas, Christine Eddie (Alto)
Parfum de poussière, Rawi Hage (Alto)
Espèces en voie de disparition, Robert Lalonde (Boréal)
Un taxi la nuit, Pierre-Léon Lalonde (Septentrion)
Tarquimpol, Serge Lamothe (Alto)
Léon, Coco et Mulligan, Christian Mistral (Boréal)
Chroniques du lézard, Maya Ombasic (Marchand de feuilles)
Le jardin sablier, Michèle Plomer (Marchand de feuilles)
Treize contes rassurants, Marc Provencher (Leméac)
Le froid modifie la trajectoire des poissons, Pierre Szalowski (Hurtubise HMH)
Romans hors Québec
À l’abri de rien, Olivier Adam (de l’Olivier)
Le dernier frère, Nathacha Appanah (de l’Olivier)
Le rapport de Brodeck, Philippe Claudel (Stock)
Le nid du serpent, Pedro Juan Gutiérrez (Albin Michel)
La voix, Arnaldur Indridason (Métailié)
Alabama song, Gilles Leroy (Mercure de France)
La cartographie des nuages, David Mitchell (de l’Olivier)
Ursua, William Ospina (Jean-Claude Lattès)
La physique des catastrophes, Marisha Pessl (Gallimard)
Shantaram, Gregory David Roberts (Flammarion)
Songes de Mevlido, Antoine Volodine (Seuil)
La voleuse de livres, Markus Zusak (Oh!)

P’tites vites culturelles

Je tenais à faire ce bref retour sur ces films et spectacles que j’ai vus dernièrement.
Cinéma
La capture de Carole Laure (Québec) : j’ai d’abord suivi sa carrière de chanteuse avec beaucoup d’intérêt. Maintenant quelle est devenue cinéaste, l’intérêt que j’entretiens avec cette artiste marginale demeure. La capture, son troisième film, est de loin son plus achevé de ses trois. Malgré quelques petites maladresses qu’on lui pardonnera, ce film est en train de prouver que Carole Laure a sa place comme réalisatrice et elle n’a surtout pas fini de nous étonner. Teinté de symboles où la métaphore et une certaine poésie prennent souvent (mais juste assez) le dessus sur le réalisme (je pense à la scène du début chorégraphié comme un morceau de danse alors que l’on voit que les pieds du couple pendant que l’homme est en train de battre sa femme), La capture ne laisse pas le spectateur indifférent. Catherine de Léan porte littéralement le film sur ses épaules. L’alter ego de la cinéaste est une véritable révélation. Un film qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qui vaut le détour pour les amateurs de films d’auteurs.
4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu (Roumanie) : ce film surprise de l’année ne laisse pas non plus le spectateur indifférent. Relatant tout le processus extrêmement compliqué d’un avortement sous le régime de Causescu en 1987, cet acte illégal illustre tellement bien ce que peut être un régime totalitaire. 4,3,2… le décompte est parti! C’est fait avec retenu et une grande subtilité. C’est dur, sombre, troublant et dérangeant. Difficile de se prononcer après la projection et les jours qui suivent. C’est un film pernicieux qui fait son œuvre lentement et sûrement. Depuis que je l’ai vu, je ressens une profonde tristesse en moi et je suis convaincu que ce que j’ai vu y est pour quelque chose. Je suis aussi convaincu que c’est un excellent film.
Spectacles
Sttellla au Petit Champlain : de voir ce groupe rigolo sur scène m’a fait bizarre. Quand je pense à Sttella, je replonge au début des années 90 alors que j’étais avec P.J. C’est lui qui me les avait fait découvrir. Durant toute la soirée, c’était comme s’il m’accompagnait. Les tartines, Dracula, Le slow du lac et quelques autres tubes inoubliables m’ont ramené à cette époque heureuse de ma vie tout en me permettant de vivre un moment présent plus que sympathique. Je me suis rarement autant bidonné à un spectacle de musique. Jean-Luc Fonck est un humoriste et un homme de scène hors pair.
(note: faudrait que je songe à payer mon billet à Gilles et à remercier mhv d’avoir imposé ce spectacle à mon agenda surchargé…)
Marie-Jo Thério et le Consort contemporain de Québec au Palais Montcalm : tout d’abord il faut le dire, la grande salle du nouveau Palais Montcalm est magnifique. Avant même que le spectacle ne commence, on a déjà l’impression que la soirée sera réussie. Et ce fut effectivement le cas. Faut dire que l’univers intimiste et éclaté de Marie-Jo Thério se marie très bien à des arrangements contemporains. Nicolas Jobin (cherchant un peu trop à être sous les projecteurs) et sa bande ont fait un impressionnant travail d’adaptation. Plusieurs moments forts en rire et en émotion dont la magnifique réinterprétation de sa pièce Cocagne tirée de son premier album. Un show unique par une artiste qui l’est encore plus.